Sur un total de 691 espèces de mollusques évaluées sur le territoire hexagonal, dont un tiers sont endémiques, deux espèces ont disparu, 79 sont menacées et 32 autres sont quasi menacées. Telles sont les conclusions d'un état des lieux établi dans le cadre de la liste rouge des espèces menacées en France par le comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) avec l'appui d'un groupe de onze spécialistes. Or, « certaines de ces espèces sont de bonnes indicatrices de la qualité des eaux et du bon état des zones humides, des forêts ou des pelouses », expliquent les experts.
Les causes de ces atteintes au vivant sont, en effet, la dégradation des habitats naturels, en particulier des milieux humides, pour des espèces qui ont de faibles capacités de dispersion. Sont aussi en cause les pollutions agricoles ou liées aux rejets d'eaux usées. « Dans les cours d'eau et les plans d'eau, certaines espèces introduites sont devenues envahissantes et engendrent une forte pression sur les mollusques indigènes », ajoutent les auteurs. Enfin, le réchauffement climatique est aussi à incriminer. « Les espèces forestières, principalement du Sud, sont (…) sensibles aux incendies qui tendent à augmenter en fréquence au fil des ans », illustrent les experts.
La grande majorité des mollusques ne font pas l'objet de programmes de conservation. La Grande mulette (moule d'eau douce) ou l'Hélix de Corse (escargot), classés « en danger critique », font exception puisqu'ils ont fait l'objet d'un plan national d'actions. « La conservation de ces espèces passe avant tout à l'avenir par l'amélioration des connaissances et par un renforcement de la préservation de leurs habitats naturels », indiquent l'UICN et le Muséum. En effet, l'état des lieux révèle aussi un fort déficit de connaissances : 41 % des espèces, dont certaines pourraient être aussi menacées, restent encore mal connues et ont dû être classées en catégorie « données insuffisantes ».