Par un communiqué publié le 3 février, les ministres chargés de la Transition écologique, des Outre-mer et de l'Industrie annoncent avoir fait appel du jugement qui a relancé le projet Montagne d'or en Guyane.
Le 24 décembre dernier, le tribunal administratif de Cayenne avait annulé la décision implicite de refus de prolongation des concessions minières nécessaires à l'exploitation du projet. Le ministère chargé des mines n'avait pas pris la peine de défendre ce refus à l'audience, suscitant le courroux des opposants au projet.
Après cette nouvelle annonce, l'ambiguïté demeure toutefois sur la volonté d'arrêter ou non ce projet. Dans leur communiqué, les ministres précisent que le projet « tel qu'il a été présenté » n'est pas compatible avec les ambitions du Gouvernement en matière d'environnement, rappelées par le président de la République lors du One Planet Summit. Si Barbara Pompili affirme que le projet est « clairement incompatible » avec ces ambitions, sa collègue de l'industrie, Agnès Pannier-Runacher indique que « sa suspension doit être l'occasion de repenser une filière minière responsable ». La réforme du code minier est en effet au menu du projet de loi issu des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, qui doit être présenté le 10 février en Conseil des ministres.
Du côté des opposants, la prudence se mêle à la satisfaction suite à cette annonce. « On espère que le Gouvernement saura correctement argumenter ce recours pour mettre un terme au projet », réagit Or de question sur Twitter. « C'est un premier pas. En tant qu'intervenant volontaire dans cette affaire, nous resterons mobilisés pour mettre un terme définitif à ce projet destructeur », prévient également Guyane Nature Environnement.