Une semaine après l'ouverture officielle du débat public sur le projet de mine d'or en Guyane, le dossier du maître d'ouvrage (1) est disponible pour le public. "Ce dossier devra toutefois être accompagné de fiches thématiques, notamment sur la prévention et la gestion des risques, la préservation de la biodiversité et les conditions sociales de la mise en œuvre éventuelle du projet. La Commission nationale a décidé par ailleurs de faire intervenir des experts indépendants sur la cyanuration et l'hydrogéologie", indique Roland Peylet, président de la commission particulière du débat public sur le site de la CNDP dédié au projet (2) .
Les réunions vont se dérouler en Guyane. La première est prévue le 3 avril 2018, à Saint-Laurent-du-Maroni. Elle devrait être retransmise sur le site du débat. En complément, des questions et des avis peuvent également être postés, par tout citoyen français, sur le site internet.
Enjeux environnementaux
Dans son dossier, la société Montagne d'or détaille notamment les enjeux environnementaux liés au projet de mine. L'emprise totale du site sera de 800 hectares, dont une centaine pour la fosse d'extraction. Des mesures compensatoires pour la biodiversité sont en cours d'étude avec les autorités locales. Les enjeux portent également sur les infrastructures. Ainsi, l'aménagement de la piste d'accès va nécessiter le défrichement de 15 à 22 mètres des deux côtés de la voie. Avec la construction d'une ligne électrique haute tension, ce sont 682 hectares qui seront impactés, dont 30% à haute valeur écologique. Des "ponts de singe" sont prévus pour compenser cette rupture de la continuité écologique.
Côté énergie, les besoins en électricité de la mine vont représenter 10% de la consommation électrique de la Guyane. Des projets de nouvelles capacités devraient permettre d'y répondre, mais si elles ne sont pas prêtes (ou suffisantes), Montagne d'or envisage de faire appel à des groupes électrogènes.
Quant aux besoins en eau, ils seront assurés par trois puits. Les enjeux portent aussi sur l'imperméabilité des zones de stockage des déchets de la mine, et sur le dimensionnement du bassin de stockage des résidus, qui doit être adapté à des événements pluviométriques exceptionnels.
Le dossier aborde également les sujets de l'air, du bruit, des vibrations, de la lumière nocturne et des risques, citant notamment le cyanure et le risque de rupture du parc à résidus.