Le 23 août, la Commission européenne a publié une décision prise le 26 juillet par laquelle elle valide les tarifs d'achat de l'électricité produite par les futurs parcs éoliens français en mer. Le document, signalé par l'association opposée à l'éolien offshore Gardez les caps, fait apparaître des tarifs d'achat compris entre 131 et 155 euros par mégawattheure (MWh). Pour comparaison, le dernier parc attribué à Dunkerque vendra son électricité au tarif de 44 euros par MWh.
Plus précisément, le parc de Dieppe-Le Tréport bénéficiera d'un tarif de 131 euros par MWh, celui de Fécamp d'un tarif de 135,2 euros, celui des Iles d'Yeu et de Noirmoutier d'un tarif de 137 euros, celui de Courseulles-sur-Mer d'un tarif de 138,7 euros, celui de Saint-Nazaire d'un tarif de 143,6 et celui de Saint-Brieuc d'un tarif de 155 euros. A titre de comparaison, les pouvoirs publics estiment à 51 euros par MWh le prix de marché de l'électricité sur la durée du contrat d'achat (20 ans). Au total, les opérateurs de parcs, dont la mise en service n'est pas attendue avant 2022 (selon le document de la Commission), toucheront une aide pouvant atteindre entre 3,03 milliards d'euros (pour le parc de Courseulles-sur-Mer) et 4,69 milliards d'euros (pour Saint-Brieuc).
Ce soutien élevé par rapport à ceux pratiqués en mer du Nord ou en Baltique se justifient par deux particularités des côtes françaises, explique la Commission : des vents plus faibles et une nature de sol plus complexe (sols rocheux carbonatés au lieu de sols sableux ou argileux). Mais pour les opposants "ce montant extravagant interroge sur les coulisses d'une stratégie illisible", explique Gardez les caps, critiquant tout particulièrement le soutien accordé au futur parc de la baie de Saint-Brieuc.
Pour rappel, en 2018, l'Etat a décidé de renégocier les tarifs d'achat de l'électricité initialement accordés aux projets. Les nouveaux montants ont été notifiés à la Commission européenne le 6 décembre 2018.