En 1998, l'incinérateur d'Halluin dans le Nord provoque une importante pollution aux dioxines. Les acteurs locaux se mobilisent et un projet de recherche est engagé pour tester une phytoremédiation un peu particulière : utiliser les champignons du sols pour biodégrader les dioxines.
La phytoremédiation est un procédé de génie écologique relativement bien connu pour dépolluer les sols contaminés par les métaux et métalloïdes, les pesticides, les solvants, les explosifs, le pétrole brut et ses dérivés, voire les radionucléides. Ce type de traitement par les plantes, voire les champignons – on parle alors de mycoremédiation – est apprécié car il évite de devoir excaver les terres polluées. Lesquelles deviennent en effet, des déchets à transporter, à stocker pour être traité et réutilisé avec un coup environnemental et financier important. Revers de la médaille toutefois, si la solution est plus écologique que l'excavation des terres, la nature prend son temps : les plantes et les micro-organismes du sol dégradent ou stockent donc lentement les polluants de sorte que cette dépollution ne peut pas être utilisée dans l'urgence, par exemple dans le cadre d'une dépollution précédent une opération de réaménagement urbain.
Dégrader les dioxines
Survenue en 1998 sur la commune de Halluin, une importante pollution au dioxine par l'incinérateur a durablement contaminé les zones agricoles environnantes. L'association « Halluin 3R » (Recherche Réseau Requalification) a été officiellement créée en février 2007 en partenariat avec la Ville de Menin, Triselec, Valnor et des associations telles EDA, Espace Biotique et Réactifs Consultants, avec l'objectif d'élaborer un projet de réhabilitation in situ notamment par l'étude et la recherche de solutions de mycoremédiation. Concrètement, la première phase du projet dont le budget est évalué à 270.000 € financé principalement par l'Ademe, la Région et Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU), vise à étudier les sols pour comprendre les interactions entre les plantes locales et deux groupes de champignons microscopiques du sol (champignons saprotrophes et symbiotiques mycorhiziens à arbuscules CMA) pour réduire la pollution. Au final, le programme qui devrait durer trois ans pour un budget estimé à 1 million d'euros, pourrait afficher des résultats reproductibles dans le monde entier.
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