La Commission européenne a relayé, le 21 novembre, une étude allemande qui révèle que les nanoparticules d'argent présentes dans les boues d'épuration sont nocives pour les micro-organismes du sol. Utilisées pour leurs propriétés antibactériennes, ces nanoparticules sont omniprésentes dans les produits de grande consommation (plastique, cosmétique, textile…) et donc dans l'environnement.
Résultat : "Les boues d'épuration à la sortie des usines de traitement des eaux usées peuvent contenir des nanoparticules d'argent. Or, dans de nombreux pays, ces boues d'épuration séchées sont épandues en tant qu'engrais sur les terres agricoles. En Allemagne, par exemple, environ 30% des deux millions de tonnes de matières solides sèches de boues d'épuration collectées des usines de traitement des eaux usées sont utilisés pour fertiliser les terres agricoles", indique la Commission.
Les chercheurs allemands ont révélé que, lorsque le nano-argent est appliqué sous forme pure, les bactéries essentielles au cycle naturel de l'azote sont de plus en plus inhibées au fil des jours (28 jours d'essais). "La taille globale des populations microbiennes, en termes de biomasse, a diminué au cours des 28 jours".
Lorsqu'elles sont incorporées dans des boues d'épuration, les nanoparticules d'argent produisent des effets similaires au bout de 100 jours (180 jours d'essai). "À des concentrations estimées comme pertinentes pour des applications réelles de boues d'épuration en Allemagne, les chercheurs ont constaté que la concentration prévisible sans effet de nanoparticules d'argent dans le sol était de 0,05 mg/kg de sol sec. Cela équivaut à un volume maximum de 30 mg/kg de boue sèche pour chaque application, sur la base des taux d'application en Allemagne de cinq tonnes par hectare de terres agricoles tous les trois ans".