Afin d'alerter sur l'absence d'étiquetage spécifique aux nanoparticules, l'association Agir pour l'environnement a remis 200 produits alimentaires "suspects" au Gouvernement. Les dernières analyses effectuées par le Laboratoire national de métrologie et d'essais à la demande de l'association montrent que de nombreux produits alimentaires contiennent des substances à l'échelle nanométrique. Rien d'illégale en soi sauf que l'étiquetage ne le mentionne pas. La mention "[nano]" aurait pourtant dû figurer, conformément au règlement du 25 octobre 2011 concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires et au réglement européen Novel Food.
Déjà mobilisée en juin 2016 sur cette question, Agir pour l'environnement alerte une nouvelle fois les autorités sur cette défaillance. "Cela fait six mois que nous avons révélé les premières infractions à l'obligation d'étiquetage et les produits testés sont toujours en vente... et toujours sans étiquetage !", déplore Magali Ringoot, coordinatrice des campagnes. "Les premières mesures annoncées par le Gouvernement sont insuffisantes : enquête de la DGCCRF dont on attend les résultats, saisine de l'Anses qui ne se prononcera pas avant septembre 2018. Au vu des enjeux sanitaires, des mesures fortes s'imposent, à commencer par le retrait des produits et l'instauration d'un moratoire pour protéger en priorité les enfants, consommateurs les plus exposés", estime l'association.
Agir pour l'environnement a mis en ligne un site Internet pour rendre accessible au grand public la liste des 200 produits étudiés.