Le navire italien Grande America a sombré dans l'Atlantique mardi 12 mars dans l'après-midi. Ce navire de commerce, d'une longueur de 214 mètres, a coulé par 4.600 mètres de fond à environ 333 km des côtes françaises après le déclenchement d'un incendie à bord, le 10 mars.
Quels sont les risques de pollution liés à ce naufrage ? Le navire, en provenance de Hambourg (Allemagne) et à destination de Casablanca (Maroc), transportait des conteneurs en pontée et des véhicules dans ses ponts-garages. "Les données fournies par l'armateur recensent 365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses et un peu plus de 2.000 véhicules. En dehors de cette cargaison, les soutes du navire contiennent environ 2.200 tonnes de fioul lourd, qui servaient de combustible de navigation au navire", a révélé le préfet maritime Jean-Louis Lozier, rapporte franceinfo. Ces précisions ont été données lors d'une conférence de presse tenue à Brest ce mercredi 13 mars."Une information précise est indispensable pour juger de la dangerosité des déchets qui vont progressivement s'échapper de l'épave, avait alerté la veille l'association Robin des Bois. Il est probable que d'ici quelques jours, des déchets d'hydrocarbures et des déchets flottants se dispersent en mer et arrivent sur le littoral français, notamment de Bretagne sud, des Pays de la Loire et d'Aquitaine". L'ONG a annoncé qu'elle portait plainte pour pollution et abandon de déchets auprès du Tribunal de grande instance de Brest.
"Avec des vents d'ouest, variant d'ouest-sud-ouest à ouest-nord-ouest, la zone impactée serait la façade entre la Charente-Maritime et la Gironde dans plusieurs jours", a indiqué le 13 mars le préfet maritime. Celui-ci a toutefois précisé que le risque principal était lié au fioul lourd contenu dans le bâtiment. Une nappe d'hydrocarbures a en effet été constatée en mer et la pollution pourrait toucher le littoral français "vers dimanche soir ou lundi", a indiqué le 14 mars à franceinfo le ministre de la Transition écologique François de Rugy. Cette nappe s'étend actuellement sur une dizaine de kilomètres de long pour un kilomètre de large, a précisé la préfecture maritime.
Jean-Louis Lozier a par ailleurs adressé une nouvelle mise en demeure à l'armateur lui demandant de mettre fin au danger pour la navigation et l'environnement marin représenté par les conteneurs, et de traiter les éventuelles pollutions marines. L'exploitant du navire doit aussi présenter un plan d'actions visant à assurer l'investigation de l'épave, puis les modalités envisagés pour son traitement, a précisé le vice-amiral d'escadre.