Deux substances présentant des modes d'action identiques à ceux de la famille des néonicotinoïdes devraient être prochainement interdites. Le ministère de la Transition écologique met en effet en consultation jusqu'au 4 octobre un projet de décret qui interdit le sulfoxaflor et le flupyradifurone. L'interdiction porte sur l'utilisation des pesticides contenant ces substances et des semences traitées avec ces produits.
Ce texte vise à mettre en œuvre une disposition de la loi Egalim d'octobre 2018 qui avait étendu l'interdiction d'utilisation des néonicotinoïdes aux substances apparentées. Les deux substances visées "interagissent avec le même récepteur cellulaire que les substances de la famille des néonicotinoïdes et agissent sur le système nerveux des organismes cibles ou non cibles", rappelle le ministère. Les néonicotinoïdes sont directement mis en cause dans le déclin des pollinisateurs, mais aussi des oiseaux sauvages. "Ces substances sont dotées d'un effet systémique et circulent dans tous les organes de la plante une fois celle-ci traitée. Ils sont persistants à très persistants", ajoute le ministère.
Le sulfoxaflor et le flupyradifurone avaient été autorisés en France, en septembre 2017, par l'Agence de sécurité sanitaire (Anses). Une autorisation qui avait été immédiatement dénoncée par l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf). Les deux substances vont donc prochainement rejoindre les cinq néonicotinoïdes interdits depuis le 1er septembre 2018 : l'acétamipride, la clothianidine, l'imidaclopride, le thiaclopride et le thiamétoxame.