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Actu-Environnement

Néonicotinoïdes: face à la surmortalité, les abeilles s'adapteraient

Agroécologie  |    |  D. Laperche

Une étude publiée le 18 novembre 2015 dans la revue Proceedings of the Royal Society B. (1) confirme le phénomène de désorientation des abeilles exposées à des pesticides néonicotinoïdes et laisse supposer un mécanisme d'adaptation à leur surmortalité.
Pour mener cette expérimentation, les scientifiques (2) ont suivi les déplacements de près de 7.000 abeilles grâce à des micropuces RFID collées sur leur dos. Des capteurs électroniques ont été également placés à l'entrée de leurs ruches.
Une partie (280 ha) des parcelles de colza d'un territoire de 200 km2 ont été traitées par enrobage de semences au thiaméthoxame, durant deux ans (2013 et 2014) après accord du ministère de l'agriculture (3) . "Dix-huit ruches expérimentales ne présentant aucun symptôme imputable à des parasites ou maladies ont également été placées à travers ce territoire, en prenant soin de créer un gradient de niveaux d'exposition aux parcelles traitées", souligne l'Inra, un des auteurs de l'étude.
Les résultats ? Le risque de mortalité des abeilles augmente en fonction à la fois de la taille des parcelles et de leur distance à la ruche, selon les scientifiques. "L'effet de l'exposition s'accroit progressivement au cours de l'avancement de la floraison du colza allant d'un risque moyen de mortalité de 5 à 22%", note l'Inra.
Les scientifiques ont également retrouvé des traces d'imidaclopride dans la plupart des échantillons de nectar prélevé dans des fleurs de colza, ainsi que dans le nectar collecté par les abeilles butineuses. "Cette co-exposition complique davantage l'évaluation du risque en plein champ, car il n'a pas été possible de distinguer l'impact individuel de l'une ou l'autre molécule sur les abeilles", souligne l'Inra. La surmortalité n'altérerait toutefois pas les quantités de miel produites, selon l'étude. "Les colonies semblent être en mesure de compenser l'excès de mortalité pour préserver la taille de leur population et la production de miel, constate l'étude. Les colonies les plus exposées ont modifié le calendrier de leur reproduction, retardant la production de couvain (4) de mâles en faveur d'une production accrue de couvain d'ouvrières ".
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) doit par ailleurs rendre son évaluation des risques mise à jour pour les trois néonicotinoïdes : la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame.

1. Télécharger l'étude
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-25706-reconciling-laboratory-and-field-assessments-of-neonicotinoid-toxicity-to-honeybees.pdf
2. L'étude a été menée par l'Inra, Terres Inovia, le CNRS, l'ITSAP-Institut de l'abeille et ACTA au sein du dispositif Ecobee sur la Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre3. Cette pratique est interdite en France depuis 20124. Le couvain est l'ensemble des alvéoles qui contiennent les œufs, les larves et les nymphes

Réactions1 réaction à cet article

Que voila une bonne nouvelle qui prouve une nouvelle fois la résilience de la Nature et des organismes qui la peuplent.
Nous allons bientot mettre en évidence un mécanisme analogue avec le problème du réchauffement climatique, et nos politiques pourront alors s'occuper à plein temps des vrais défis de notre Humanité.

Levieux | 24 novembre 2015 à 23h11 Signaler un contenu inapproprié

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