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AccueilNicolas MercierSanté et confort : des sujets secondaires du bâtiment durable ?

Santé et confort : des sujets secondaires du bâtiment durable ?

Nicolas Mercier, responsable Activité Bâtiment Durable, SGS France, revient sur le décalage qui subsiste aujourd'hui dans le traitement des problématiques de santé et de confort des bâtiments par rapport aux problématiques d'écoconstruction et écogestion.

Publié le 21/04/2013

La France compte aujourd'hui plus d'un millier de bâtiments certifiés à la construction selon les référentiels HQE, BREEAM et LEED avec une très forte domination de HQE qui représente près de 90 % des certifications.

Étant donné leurs succès, ces référentiels ont poussé les acteurs du marché à progressivement chercher l'excellence environnementale et à traiter une par une les problématiques pour rendre les bâtiments « durables ». Néanmoins, nous sommes encore loin d'aboutir à des espaces de vie, de travail offrant aujourd'hui une pleine et entière satisfaction. C'est pour cela que les référentiels évoluent et que le challenge est sans cesse renouvelé pour offrir des bâtiments qui soient à la fois performants, efficients, économes et confortables.

Le bâtiment durable, tout d'abord une plus-value économique

L'évaluation de la valeur ou plus-value verte d'un édifice est un exercice délicat puisqu'elle prend des connotations différentes que l'on soit développeur, investisseur, occupant… Le « World Green Building Council » a récemment réalisé un travail de synthèse qualitatif et quantitatif quant aux réels « bénéfices » d'un bâtiment certifié. Il est ainsi intéressant de constater que les bâtiments certifiés représentent des actifs avec un taux d'occupation, des loyers et une valeur immobilière plus élevés. Preuve est faite qu'il ne coûte pas nécessairement plus cher à concevoir et construire contrairement à l'idée généralement véhiculée d'un surcoût de 10 %. Au sujet des gains sur la santé et le bien-être que peut apporter un bâtiment « vert », on peut évoquer l'importance de l'éclairage naturel et du bénéfice de celui-ci sur les résultats des étudiants et l'impact positif des vues extérieures sur les fonctions cognitives. Néanmoins, force est de constater que les problématiques de santé et de bien-être n'ont pas été des sujets prioritaires dans la conception et la construction de nouveaux bâtiments.

Confort et santé dans le bâtiment, une problématique de second plan ?

À ce titre, les opérations qui ont été réalisées depuis 2011 et bénéficiant de la certification NF Bâtiments Tertiaires – Démarche HQE ont principalement actés leurs choix de conception « très performante » vers une meilleure intégration du projet dans son environnement immédiat, une réduction des impacts environnementaux du chantier et une gestion de l'énergie optimisée.

En contrepartie, la qualité sanitaire des espaces, le confort acoustique ou bien encore la qualité sanitaire de l'eau n'ont répondu qu'à un niveau d'exigence de « base ».

Il subsiste donc un décalage aujourd'hui dans le traitement des problématiques de santé et de confort par rapport aux problématiques d'écoconstruction et écogestion. Une mobilisation des porteurs de projet couplé éventuellement à une évolution du référentiel pourra alors jouer son rôle d'inciter le changement.

Le référentiel LEED évolue, l'accent sera mis sur la Qualité Environnementale Intérieure.

Sur ce dernier point, le référentiel LEED évolue vers une version V4 (actuellement en phase de bêta – test) et tente un « choc de simplification » sur la forme, avec une reformulation des thématiques et crédits et sur le fond délimite de nouveaux challenges. D'une part, LEED V4 tente de rattraper son retard sur des thématiques présentes dans HQE notamment sur le recours de l'Analyse de Cycle de Vie comme outils d'aide à la décision pour une meilleure maitrise des impacts environnementaux, le biosourcing des matériaux… D'autre part, il propose des évolutions majeures pour la caractérisation et l'amélioration de la Qualité Environnementale Intérieure. À titre d'exemple, tous les matériaux intérieurs devront afficher leurs taux d'émissions en Composés Organiques Volatiles (COV). L'évaluation de la performance acoustique sera maintenant une cible pour tous les projets (et non plus seulement les écoles).

Le niveau d'exigence étant alors revu à la hausse, il sera dès lors difficile d'aller chercher les plus hautes certifications Platinium et Or tout en faisant l'impasse sur ces sujets.

Alors que nous passons plus de 80 % de notre temps dans des endroits clos, il est regrettable de constater que les thématiques de santé et confort soient des sujets de second plan. Néanmoins, elles deviennent aujourd'hui des facteurs différentiant pour les acteurs du marché, ce qui en soit est une prise de conscience qui permettra je l'espère d'acter le changement.

Avis d'expert proposé par Nicolas Mercier, responsable Activité Bâtiment Durable, SGS France

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1 Commentaire

Jean-Claude Herrenschmidt

Le 23/04/2013 à 10h14

La notion de bâtiment durable est-elle pertinente ?
J'ai un pavillon construit au tout début du XXe siècle. Murs en meulière et parpaings. Toiture conventionnelle ayant bénéficié d'une isolation thermique "légère" dans les années 70. Huisseries d'origine !
Inutile d'expliquer pourquoi c'est une véritable passoire thermique.
Mais inutile d'expliquer non plus pourquoi cette construction a intrinsèquement un caractère "durable".
Or ce pavillon a été correctement entretenu et j'y suis attaché. Je n'ai donc aucune envie de l'abattre pour mettre à la place une construction moderne ayant des caractéristiques ... HQE. J'ai bientôt 80 ans et je n'ai ni l'envie ni les moyens de faire des travaux d'isolation lourds.
Mes héritiers auront-ils l'envie, les moyens, le courage de démolir tout cela pour améliorer le bilan énergétique de la planète ?
Tout cela pour relativiser la notion de durabilité qui, utilisée sans discernement, pourrait conduire à des choix erronés. Dans certains cas, une construction à courte durée de vie pourrait être plus "intelligente".

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