La question du niveau de radioactivité autour des centrales japonaises accidentées soulève de nombreuses questions. Si l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n'apporte pas de réponse chiffrée, son collège a adopté ce lundi une délibération dans laquelle il qualifie les rejets. Ainsi, il estime que "globalement, les rejets radioactifs dans l'environnement sont importants" et cela alors que "l'exploitant et l'Autorité de sûreté nucléaire japonaise [indique que] le confinement de ces trois réacteurs est encore assuré." L'agence chargée de la sécurité nucléaire en France précise enfin qu'"en fonction de l'avancement de la fusion du coeur et du degré d'intégrité du confinement, les rejets de radioactivité peuvent devenir beaucoup plus importants."
Quant au Réseau Sortir du nucléaire (RSN), il commente des relevés "indépendants" et réalisés à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi par des journalistes dimanche 13 mars. Selon RSN, "le débit de dose a été mesuré à 10 milli-Röntgen/h (soit 0,1 mSv/h)" par l'un des compteurs utilisés et "les mesures relevées avec les 2 autres appareils varient dans une fourchette de 20 à 1.000 micro-sievert par heure (0,02 à 1 mSv/h)." Le réseau compare par ailleurs ces niveaux horaires au niveau annuel toléré en France. Ainsi, "1 mSv représente le niveau de la limite annuelle autorisée en France pour l'exposition de la population aux rayonnements radioactifs artificiels en France", rapporte RSN.
De même, le réseau rapporte les informations de Kyodo News selon lesquelles "la radioactivité atteignait ce matin un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km de la centrale de Fukushima Daiishi." Le réseau conclut que "de telles informations accréditent un niveau de radioactivité dramatiquement élevé dans un périmètre étendu autour de la centrale, dont les conséquences sanitaires ne pourront être que très graves."
Situation au 15 mars à 09h30 selon le gouvernement japonais
L'AFP rapporte ce matin que le porte-parole du gouvernement japonais a déclaré que le niveau de radioactivité mesuré sur le site de la centrale de Fukushima était dangereux pour la santé. Selon le porte parole, "contrairement à ce qui s'est passé jusqu'ici, il ne fait pas de doute que les niveaux atteints peuvent affecter la santé des êtres humains."
Concrètement, "à 10H22, nous avons détecté 30 millisieverts entre le réacteur 2 et le réacteur 3, 400 millisieverts près du réacteur 3, et 100 près du numéro 4" -t-il expliqué.
De même, la radioactivité enregistrée à Tokyo serait légèrement élevée. L'ambassadeur français au Japon a néanmoins jugé, sur Europe 1, que la montée de la radioactivité n'était "pas significative" à Tokyo pour le moment et n'avait "rien à voir avec les taux de radioactivité qui entourent les centrales", situées à 250 km au nord-est de la capitale.
A 09h30, l'AFP annonçait que le niveau de radioactivité à Tokyo serait redescendu. Il atteindrait actuellement une moyenne de 0,075 mSv/h, après avoir atteint 0,809 mSv/h plus tôt dans la journée. Le niveau normal est d'environ 0,035/0,036 0Sv/h, rapporte l'AFP.
Accumulation d'accidents
Au-delà des accidents sur les trois premiers réacteurs de la centrale, de nouveaux accidents ont été annoncés. Tout d'abord, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé qu'un incendie s'est déclaré sur un bassin de stockage de combustible nucléaire usagé à proximité du réacteur 4.
Par ailleurs, selon l'AFP, une légère hausse de température a été enregistré dans les réacteurs 5 et 6