Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

“Nous avons tendance à surestimer la quantité de déchets ménagers”

Une analyse montre que la classification lors de la déclaration des déchets en France pourrait entraîner une surévaluation de la quantité de déchets ménagers. Précisions avec Joshua Berger, consultant senior pour le cabinet Bipe.

Interview  |  Déchets  |    |  D. Laperche
Environnement & Technique N°329
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°329
[ Acheter ce numéro - S'abonner à la revue - Mon espace abonné ]
   
“Nous avons tendance à surestimer la quantité de déchets ménagers”
Joshua Berger
Consultant senior pour le cabinet Bipe
   

Actu-environnement.com : Qu'est-ce qui vous a amené à comparer les pratiques en matière de reporting des déchets dans l'Eurostat?

Joshua Berger : Dans le cadre de nos travaux pour l'observatoire des Services urbains de l'environnement, Enviroscope, l'Ademe, Sita et Séché nous ont demandé de nous pencher sur le processus de déclaration des déchets et identifier des différences de convention dans la classification des déchets au niveau des opérateurs qui pourraient avoir des impacts sur les statistiques européennes.

Nous nous sommes intéressés uniquement aux tonnages des déchets et avons suivi comment les différentes catégories se retrouvaient classées en déchets ménagers dans les données Eurostat.

AE : Qu'avez-vous pu dégager ?

JB: Nous avons identifié un problème lors de la classification des déchets par les opérateurs.

Un travail mené l'an dernier montre que les statistiques allemandes ne comptabilisent pas la mise en décharge indirecte  (1) et donc ont tendance à sous-estimer la mise en décharge totale d'un facteur 10. En France, les opérateurs des déchets, dans les régies ou les opérateurs privés, n'ont pas la même approche.

Par exemple, des refus de tri peuvent être classés comme des déchets ménagers normaux : nous avons donc tendance à surestimer la quantité de déchets ménagers.

AE : Quelle quantité de déchets cela représente ?

JB : Même si ce n'est pas négligeable, nous ne pensons pas que ce biais va entraîner de grands changements, par exemple que la France va passer devant l'Allemagne en matière de valorisation. Nous nous situons autour de 28% pour le taux de stockage et, bien que le Bipe n'ait pas pu réaliser d'estimation quantifiée de ce chiffre, on peut supposer que ce biais puisse jouer sur 5% environ

AE : Quelles autres différences avez-vous identifiées?

JB : Nous avons constaté une autre différence dans la classification qui a priori n'a pas d'impact : des emballages de la grande distribution peuvent être considérés comme des emballages de ménages. Cela n'a pas d'impact au niveau des enquêtes collecte et ITOM de l'Ademe , car ils sont comptés dans la même catégorie.

AE : Des mesures correctives sont-elles prévues ?

JB : Au niveau de la Fnade (2) , un travail est conduit pour tenter d'harmoniser les conventions de déclaration avec les autres pays. L'idée est de faire comme en Allemagne : classer les déchets d'emballage de la grande distribution comme tel et considérer les refus de tri. Il faut juste changer les habitudes.

AE : Quelle sera la suite donnée à ces travaux ?

JB : Pour estimer les tonnages, une enquête auprès des opérateurs devrait être ouverte.

L'année prochaine, nous devrions également comparer de manière plus précise les conventions qui sont utilisées dans les différents pays : la France par rapport au Royaume-Uni par exemple, identifier les différences et estimer les impacts en terme de pourcentage de stockage.

1. Après passage par une installation de tri, par exemple ou pour les refus de compostage2. Fédération Nationale des Activités de la Dépollution et de l'Environnement

Réactions6 réactions à cet article

En France, l'autoflagellation est ancrée profondément dans notre culture. Si nous disons que nous sommes bons alors on craint que nous nous reposions sur nos lauriers. Et ce discours est vrais dès l'école primaire et même maintenant en maternelle.
Au palmarès du championat du Monde de rallye, la France est première avec 16 titres, l'Allemagne est quatrième, en passe de gagner son quatrième titre. Renault est champion du monde en formule 1. Mais même le ministre de l'industrie ( dit c'est significatif "Redressement " productif) affirme tout de go que la France doit faire de l'innovation et doit faire de la qualité particulièrement en automobile, comme pour dire je vous mets un 2/20 comme çà vous allez enfin travailler.
D'autres pays , et l'allemagne en particulier encourage le progrès en valorisant les réussites.
En matière d'environnement c'est la même chose, ils trafiquent leurs chiffres pour faire croire qu'ils sont les meilleurs pendant que nous les trafiquons dans l'autre sens.

VD69 | 03 septembre 2013 à 11h45 Signaler un contenu inapproprié

Le bilan reste le même la France ne trie pas correctement ses déchets se qui affecte leurs valorisation, après que les refus de tri soit considérés comme des déchets ménagers ou non(la destination reste la même) c'est juste une histoire de classification qui ne change rien au problème global.

lio | 03 septembre 2013 à 12h10 Signaler un contenu inapproprié

Arrêtons l'hypocrisie ! Le jour où la transparence existera en matière de traitement, nous aurons fait un grand pas en avant.
Il suffit de lire les nouveaux PPGDND (tout un programme) pour se retrouver noyer sous des tas de tableaux, bien présentés mais où on ne retrouve pas ses petits ! Les déchets ménagers résiduels sont répertoriés, mais bien souvent sans les DAER. Pourquoi ? Il faut faire dans le politiquement correct et ne pas évoquer les sujets qui fâchent...

Vale | 04 septembre 2013 à 14h43 Signaler un contenu inapproprié

Il existe une nomenclature déchets "européenne" qui de mémoire s'est largement inspiré du travail français en matière de classification des déchets... celle-ci devrait être remise à jour pour tenir compte des modalités de recyclage des déchets ménagers car il est vrai que les 20 xx xx - c'est un peu fouchtrac - le reporting des pays européens devrait ensuite s'appuyer sur cette nomenclature... ça éviterait le flou...
c'est une réponse un peu technocratique - mais quand on parle de chiffres remontés au sein des instances européennes - il faut l'être...

Bastien | 05 septembre 2013 à 09h33 Signaler un contenu inapproprié

Juste un mot pour remercier sincèrement les auteurs des réactions - usant tour à tour de philosophie, d'ironie, de pragmatisme dans leurs commentaires - qui nuancent de manière avisée ce type d'article et en offrent une seconde lecture !

Eskamotable | 05 septembre 2013 à 19h09 Signaler un contenu inapproprié

Il y a pas mal de temps que le discours échets ménagers de l'ADEME et des médias manque de rigueur
La plmsu belle illustration étaiut - est encire ?

"Chaque Français jette tous les ans N kilos"

Il que c'était carrément une idiotie

E,tre autres parce que
1/ La France est un pays qui accueille beaucoup de touristes étrangers
2/ La France est un pays qui accueille beaucoup de résidents permanenst étrangers
3/ Il y a toujours eu les erreurs que cette info dénonce
4/ Il était évident qu'il y avait des Français plus écologquement vertueux que d'autres
5/ Ca ne pouvait pas être pareil "tous les ans" qu'on soit bon ou mauvais trieur.

C'est uen des explications majeurs du retard que nous avons pris et des tonnages incinérés ou soi-disant stockés en centre de stockage. Alors que par définition un stock tourne et que donc le mot stockage était inapproprié

Mais il y a eu en France et il y a toujours très peu de "conseils en communicatonde qualité sur l'éco-gestion des résidus municipaux"

Jean-Marie | 05 septembre 2013 à 20h33 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Dorothée Laperche

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires