Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Les nouvelles technologies au service de l'environnement ?

Les nouvelles technologies deviennent progressivement indispensables à la protection de l'environnement. De l'encadrement de la pêche à la surveillance des zones protégées ou de l'étalement urbain, nombreuses sont leurs applications.

Décryptage  |  Gouvernance  |    |  P. Bouchez

La connaissance de l'état des milieux naturels et non naturels, ainsi que celle de la dynamique de leur évolution est indispensable à la protection de l'environnement. La nécessité d'obtenir des informations précises, à différentes échelles, sur ces espaces implique l'utilisation des moyens d'observation les plus performants.

Des moyens d'observation variés et en constante évolution

L'observation satellite permet les observations à grande échelle. Elle est notamment utile à la lutte contre l'artificialisation des sols et à la protection de la biodiversité. La cartographie des trames vertes et bleues (TVB) a ainsi été réalisée à l'aide d'imagerie spatiale à très haute résolution et de la radiométrie satellitaire (1) .

Lorsque des images plus précises sont nécessaires, d'autres moyens d'observation tels que les drones civils peuvent prendre le relai. Ces appareils, en plein essor actuellement, permettent de compléter les observations réalisées à l'aide de moyens plus conventionnels (avions, hélicoptères ou ULM) car ils se déplacent dans des endroits difficiles d'accès et consomment moins d'énergie. Leur faiblesse se situe toutefois dans leur autonomie réduite, ainsi que dans leurs facultés insuffisantes de traitement automatique des données.

Les exemples d'utilisations sont extrêmement divers. L'Agence japonaise chargée de la surveillance de l'énergie atomique au Japon et l'Agence d'exploration spatiale japonaise, a développé un drone  afin de mesurer la radioactivité de Fukushima et d'éviter l'exposition de personnel. Gaz réseau Distribution France (GRDF) expérimente quant à lui l'utilisation de ces appareils pour la réalisation de diagnostics de déperdition d'énergie d'habitations, à l'aide de caméras infrarouges. Certains agriculteurs y ont également recours pour optimiser leur irrigation ou leur usage des pesticides.

Le véritable défi du traitement des données

La valorisation de la multitude de données recueillies est une étape majeure. Cette opération permet la synthèse des informations apportées par les observations satellites, aériennes ainsi que celles effectuées par du personnel sur le terrain.

Ces activités de traitement du signal et des images requièrent, comme l'observation, une compétence technique de pointe. L'estimation du mouvement, l'identification, la segmentation, la classification et la reconnaissance d'action constituent de véritables défis du fait de la diversité des sources d'informations et de la complexité des phénomènes observés.

Les techniques conventionnelles de traitement du signal étant  insuffisantes, une utilisation conjointe des techniques de traitement de données avec la modélisation des phénomènes observés est nécessaire. Via cet effort de modélisation, il est possible d'opérer un "couplage de données" et d'ainsi préciser les informations tirées de l'observation, en utilisant les connaissances scientifiques relatives au phénomène à analyser.

Le site Global Forest Watch, qui rend compte en temps quasi-réel de la déforestation sur l'ensemble du globe, illustre bien le traitement des données issues des différentes techniques d'observation. Plus récemment, le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CEA-CNRS-UVSQ) a contribué à l'interprétation des données spatiales et des tendances climatiques effectuée dans le cadre d'une étude menée par l'Université d'Albany (Etats-Unis) (2) .

Quel coût environnemental?

L'utilisation de la technologie dernier cri pour la protection de l'environnement, bien qu'elle permette l'optimisation des réponses, présente aussi un coût environnemental. La mise sur orbite des satellites, la production et le fonctionnement des avions, hélicoptères et drones se font au prix d'une consommation d'énergie considérable.

De la même façon, l'utilisation des Technologies de l'information et de la communication (TIC) pour le pilotage des appareils d'observation, le traitement des données et la modélisation est très fortement consommatrice d'énergie.

L'extraction et le traitement des matières premières nécessaires à la construction de ces appareils causent de graves dommages à l'environnement. En particulier, l'utilisation des terres rares, à l'image du lithium utilisé pour les batteries, est source de rejets polluants extrêmement néfastes.

A noter que l'empreinte environnementale des produits de haute technologie est accentuée par leur faible taux de collecte et de recyclage.

Dans ce cadre, l'utilisation de ces technologies afin de protéger l'environnement n'est elle pas paradoxale?

1. Caractérisation des milieux par leur valeur radiométrique dans l'infra-rouge.2. Pour information, cette étude a conclu

Réactions7 réactions à cet article

J'aimerai mettre l'accent sur l'inéquation entre protection de l'Environnement et technologies de pointe faisant appel aux dernières ressources terrestres en matières premières spécifiques.

S'il fallait imager cela :

Ce serait comme être cette femme en surpoids pondérale de plus de 30kg qui pour se lancerait dans un régime à base de frittes

Marjolaine | 25 avril 2014 à 14h48 Signaler un contenu inapproprié

tout à fait d'accord (cf. barcoding environnemental et autres outils "innovants" mais couteux et qui finalement, ne permettent pas de mieux protéger l'environnement.
Juste une anecdote vécue l'été dernier, alors que nous faisons une balade à dos d'âne dans le jura: alors que nous faisions une pause au bord d'un chemin, les ânes sont partis en courant à toute allure (dont 1 avec une fillette sur le dos que nous avons pu attraper avant la chute). La raison: un jeune qui s'amusait non loin de là avec un drône, qui faisait étonnement le même bourdonnement qu'un énorme essaim de guêpes ou d'abeilles (j'y ai moi même cru dans un premier temps).
Parfois, les relevés de terrain permettent de voir plus de choses que les machines ou les photos satellites, et il serait dommage de n'étudier la nature que derrière un ordinateur...

et contreproductif ! | 25 avril 2014 à 16h22 Signaler un contenu inapproprié

La technologie reste une illusion en ce qui concerne la protection de l'environnement. Le livre d'Hervé Kempf en dit long sur ce sujet...
Si nous voulons préserver la nature, c'est pas la technologie qui bougera les choses, non, c'est plutôt à nous même de nous bouger et de revoir nos bases et ce, en commençant par exemple par l'agroécologie, etc.

Terre de rapaces | 26 avril 2014 à 16h08 Signaler un contenu inapproprié

Je suis heureux de voir ces réactions qui rejoignent ma pensée ! Et de voir l'auteur de l'article évoquer le coût environnemental de ces technologies. Nous voyons tellement d'illusions ici ou là, dans la presse, en tout cas c'est ce que ça laisse transparaître... Je pense que tout est question de critères, soit nous prenons en compte certains critères (exemple : la consommation en eau évitée par la technologie), soit nous prenons en compte une panoplie de critères qui va bien au delà (exemple : expulsion de population par une société extractrice de ressources dans une région...), et in fine, tout est relatif à la question de la notion de valeur que l'on donne à certains paramètres environnementaux, sociaux...
Dans certaines sociétés où la valeur se mesure surtout à l'étendue en terres cultivables, se servir d'énormes étendues afin d'y exploiter un métal "rare" n'a par exemple pas vraiment de valeur. Or l'exemple tombe bien car nous allons précisément avoir besoin de terres disponibles et le moins polluées possibles pour nourrir les populations.
Pour reprendre aussi l'exemple de Fukushima cité dans l'article, il semblerait aussi qu'en amont de la catastrophe c'est bien une technologie sous sa meilleure définition qui est à l'origine de tout ça...

Au plaisir

A | 29 avril 2014 à 08h54 Signaler un contenu inapproprié

Merci à A

Ahahah ! bien que ce à quoi tu fais allusion ne donne pas envie de rire

Marjolaine | 29 avril 2014 à 12h12 Signaler un contenu inapproprié

Certes Marjolaine, vous (tu) avez (as) raison, j'essayais d'égayer mon propos, pour ne pas tomber dans la parole fataliste...mais peut-être maladroitement j'en conviens. A bientôt j'espère, pour un commentaire sur un sujet plus positif...

A | 29 avril 2014 à 14h20 Signaler un contenu inapproprié

Excellent article.
Pierre Emmanuel Bouchez pose la bonne question :
"∞ l'utilisation de ces technologies afin de protéger l'environnement n'est elle pas paradoxale?"

Il fait remarquer quelques lignes plus haut dans son article :
"l'utilisation des Technologies de l'information et de la communication (TIC) pour le pilotage des appareils d'observation, le traitement des données et la modélisation sont très fortement consommatrices d'énergie.

Le paradoxe naît principalement d'une comptabilisation inadéquate des coûts. Ils se font en monnaie courante alors qu'il faudrait les faire en unités d'énergie, seule présentation qui permette de faire des comparaisons sensées.

Jean-Claude Herrenschmidt | 30 avril 2014 à 10h59 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires