Le démantèlement de l'un des premiers réacteurs nucléaires expérimentaux de France est acté. Dans un communiqué du 5 août, l'Agence de sûreté nucléaire (ASN) a déclaré « n'avoir pas d'objection à la poursuite des opérations de démantèlement du réacteur Rapsodie », après analyse du dossier de démantèlement et le rapport de conclusion de réexamen périodique de l'installation, transmis respectivement en 2014 et 2015. L'engagement des prochaines étapes de démantèlement est soumis à son accord. « [L'ASN] a transmis ses conclusions en ce sens à la ministre chargée de la sûreté nucléaire. »
Pour rappel, l'installation nucléaire de base « Rapsodie » (alias IBN 25) est un ancien prototype de réacteur à neutrons rapides refroidis au sodium. Implanté sur le site du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Cadarache (Bouches-du-Rhône), il est resté en activité de 1967 à 1983. Un décret prescrivant son démantèlement a été signé le 9 avril 2021, avec l'appui de l'ASN et de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). De précédentes opérations s'étaient déjà chargées de préparer le terrain, notamment en neutralisant chimiquement la majeure partie du sodium caloporteur.
L'autorisation de démantèlement donnée par l'ASN reste donc, toutefois, effective sous réserve du respect par le CEA de diverses décisions. Ces dernières sont, selon l'ASN, nécessaires à l'encadrement de la première phase des opérations de démantèlement. Elles comprennent : une autorisation pour la mise en eau, le lavage de la cuve du réacteur (après traitement du sodium résiduel), une date de remise d'un nouveau rapport de conclusion de réexamen périodique ainsi que des dispositions relatives à la maîtrise du risque incendie. L'achèvement de la première étape de démantèlement – c'est-à-dire, la récupération et la neutralisation du sodium résiduel dans la cuve – est prévu pour le 31 décembre 2030.