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Nucléaire : des problèmes de corrosion imposent la mise à l'arrêt de quatre réacteurs

EDF a détecté des fissurations sur des tuyauteries du système d'injection de sécurité des deux réacteurs de Civaux. Un défaut générique étant envisageable, l'entreprise met préventivement à l'arrêt les deux autres réacteurs similaires.

Risques  |    |  P. Collet
Nucléaire : des problèmes de corrosion imposent la mise à l'arrêt de quatre réacteurs

Ce jeudi 16 décembre, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) annonce la détection d'un phénomène de corrosion sur le circuit d'injection de sécurité du réacteur 1 de la centrale de Civaux (Vienne). Le réacteur de 1 450 mégawatts (MW) ainsi que les trois autres du même pallier N4, Civaux 2 et Chooz B1 et B2 (Ardennes), ont été mis à l'arrêt pour la réalisation de contrôles.

Risque de brèche sur le circuit primaire

Le 21 octobre, dans le cadre de la visite décennale de Civaux 1, EDF a détecté la présence possible d'un défaut sur des soudures des coudes de la tuyauterie raccordant le système d'injection de sécurité (RIS) au circuit primaire principal. Le RIS, explique l'ASN, « permet, en cas d'accident causant une brèche importante au niveau du circuit primaire du réacteur, d'introduire de l'eau borée sous pression dans celui-ci afin d'étouffer la réaction nucléaire et d'assurer le refroidissement du cœur ».

Après avoir réalisé des tests complémentaires, le diagnostic tombe en décembre : les soudures expertisées présentent des fissurations liées à un phénomène de corrosion dit « sous contrainte », c'est-à-dire causé par une contrainte mécanique combinée à un milieu agressif. Contactée, l'ASN précise que plusieurs fissurations ont été constatées sur plusieurs soudures. La réalisation de contrôles similaires sur le réacteur 2 de Civaux a confirmé la présence possible de ce même défaut.

Dans certaines circonstances, la présence de ces fissurations pourrait aboutir à une fuite ou à une rupture des tuyauteries concernées, « [conduisant] à une situation de brèche sur le circuit primaire principal, explique une note d'information (1) de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Le refroidissement du cœur du réacteur ne pourrait potentiellement plus être assuré », si des ruptures multiples intervenaient. Ce scénario est jugé possible en cas de séisme ou de mise en service de l'injection de sécurité (l'arrivée d'eau froide pouvant solliciter les sections endommagées).

Contrôle des réacteurs de même conception

« EDF poursuit ses investigations afin de caractériser les facteurs à l'origine de ce phénomène et d'identifier les zones possiblement concernées », explique l'ASN. De son côté, l'entreprise ajoute qu'elle a décidé, en lien avec l'ASN, de remplacer les pièces concernées sur les deux réacteurs de Civaux, ce qui conduit à en prolonger l'arrêts.

“ La décision de mise à l'arrêt des quatre réacteurs est satisfaisante du point de vue de la sûreté ” IRSN
L'Autorité ajoute que, compte tenu « de l'origine inattendue des fissurations constatées », EDF a décidé de mettre à l'arrêt les deux autres réacteurs de conception similaire implantés à Chooz. Une note de l'IRSN justifie cette mise à l'arrêt. « Une anomalie générique relative aux réacteurs de 1 450 MW ne pouvant, à ce stade, être exclue », explique l'Institut, ajoutant que la décision de mise à l'arrêt des quatre réacteurs est « satisfaisante du point de vue de la sûreté ».

Les réacteurs B1 de la centrale nucléaire de Chooz est donc mis à l'arrêt, ce jeudi, le B2 le sera samedi 18 janvier. Des contrôles seront réalisés, en complément des derniers effectués, en 2019 et en 2020, lors de leur visite décennale.

Enfin, l'ASN explique que le retour d'expérience associé à cet événement sera pris en compte pour le suivi en service de ces équipements. En outre, l'IRSN indique aussi que « des actions de contrôle pourraient s'avérer nécessaires sur les autres réacteurs en exploitation ».

1. Télécharger la note de l'IRSN
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-38752-Note-info-IRSN-Coude-RIS-N4.pdf

Réactions3 réactions à cet article

"[...] origine inattendue des fissurations constatées" et "Une anomalie générique relative aux réacteurs de 1 450 MW ne pouvant, à ce stade, être exclue" : décidément, l'industrie électronucléaire nous emmène de mauvaises surprises en mauvaises surprises ! A part cela, l'énergie tirée de la fission nucléaire est sûre, fiable, bon marché et écologique du moment qu'on porte bien ses œillères focalisant le regard sur le seul CO2 et à l'exclusion de tout autre polluant...
Et ça tombe bien rudement bien, plusieurs réacteurs à l'arrêt en pleine période de froid et d'éclairages de Noël !

Pégase | 17 décembre 2021 à 10h00 Signaler un contenu inapproprié

EDF annonce l'arrêt des 4 réacteurs du palier N4 ,soit 5,6 GW .Mais l'entreprise n'explique pas le reste :il y a 18 GW à l'arrêt aujourd'hui ,soit 12,4 GW de plus.C'est quoi le problème du nucléaire français ?
Quel fiasco se cache derrière l'arrêt permanent de 30 à 50 % du nucléaire depuis 6 mois?

Darwin | 17 décembre 2021 à 10h32 Signaler un contenu inapproprié

A Fessenheim, çà tournait fréquemment à un seul réacteur, le 2e étant en contrôle. On a même eu un mois de Décembre (2016? 2017? je ne me rappelle plus) où les deux furent arrêtés pour travaux (et on ne vivait pas dans le noir pour autant, comme le prédisaient les élus locaux).
On ne peut pas en vouloir aux directeurs d'usine d'arrêter pour contrôler ou réparer, c'est le propre d'une installation, qui plus est lorsqu'elle doit être sécurisée, au vu de sa technique de fonctionnement.
Et plus on contrôle/cherche, plus on trouve de défauts. Là aussi, il n'y a rien d'anormal.
Là où çà risque de gripper, c'est lorsqu'on va augmenter la demande, dite décarbonée, avec un parc disponible à 50-70% seulement, comme dit Darwin.
Est-ce que les promoteurs de la décarbonation font leurs projections avec un parc utlisable à 100% ou à 70%?

nimb | 18 décembre 2021 à 07h38 Signaler un contenu inapproprié

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