Lundi 21 novembre, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé avoir prolongé l'arrêt du réacteur 5 du Bugey (Ain). Les défauts d'étanchéité de l'enceinte de confinement du réacteur sont jugés trop importants pour permettre le redémarrage du réacteur.
Le réacteur 5 de la centrale du Bugey "est maintenu à l'arrêt, dans l'attente d'une solution de traitement des défauts d'étanchéité affectant l'enceinte de confinement", explique l'ASN. Sa décision ne fixe aucune nouvelle date butoir, mais précise qu'un test d'étanchéité satisfaisant devra être réalisé "au cours de l'arrêt [de maintenance programmé] du réacteur qui a débuté le 27 août 2015". Le réacteur ne redémarrera pas tant que l'enceinte ne satisfera pas à ce test.
Les défauts de l'enceinte s'aggravent
Le problème d'étanchéité de l'enceinte est décelé en 2011, à l'occasion de la troisième visite décennale du réacteur. L'ASN constate que le débit de fuite de l'enceinte de confinement du réacteur "a sensiblement augmenté" entre les deuxième et troisième visites décennales. Certes, le débit de fuite reste inférieur aux limites prévues par le référentiel de sûreté de l'installation, mais le gendarme du nucléaire veut suivre au plus près son évolution. Il impose donc à EDF la réalisation d'un nouveau test avant le 7 septembre 2016. "Les résultats de cette épreuve doivent respecter les critères de taux de fuite définis dans les règles générales d'exploitation", précise alors la décision de l'ASN.
Entre le 17 et le 26 octobre 2015, EDF réalise le test demandé. Elle effectue deux essais d'étanchéité pour identifier l'origine des défauts d'étanchéité, explique l'ASN, ajoutant qu'ils "[mettent] en évidence une nouvelle augmentation du taux de fuite de l'enceinte". En conséquence, l'ASN demande à EDF de traiter les défauts avant de réaliser un nouveau test d'étanchéité.
Accord préalable de l'ASN
Le 7 avril 2016, EDF soumet à l'ASN la solution de réparation qu'elle compte appliquer. L'accord préalable de l'ASN est indispensable avant d'entreprendre les réparations. La procédure pourrait prendre du temps.
Conformément à la réglementation, les travaux proposés par EDF sont considérés comme une modification de l'installation soumise à autorisation de l'ASN. L'Autorité dispose de six mois pour instruire le dossier, mais elle peut proroger ce délai. L'ASN ne précise pas les suites qu'elle donne au dossier. Le silence de l'ASN à l'expiration de ce délai vaut décision de rejet de la demande. L'ASN peut aussi considérer que les travaux envisagés constituent une modification substantielle de l'installation. Si tel est le cas, EDF devra obtenir une modification du décret d'autorisation du réacteur.