Dans un avis adopté le 1er avril 2022, le Jury de déontologie publicitaire (JDP) a critiqué une campagne du groupe nucléaire
Le JDP juge que la première publicité, qui présente un « caillou » d'uranium capable de lutter contre le dérèglement climatique, « ne méconnaît pas les règles déontologiques ».
En revanche, il épingle la seconde publicité d'Orano. Celle-ci vante la capacité « déjà » de l'industriel « de réutiliser 96 % des matières recyclables d'un combustible qui, à la base, est complètement usé ».
« Sur ces 96 %, 1 % correspond au plutonium effectivement retraité sur le site de Melox de l'entreprise et réutilisé pour produire le combustible dénommé Mox, et 95 %, qualifiés d'« uranium de retraitement » (URT), sont entreposés sur un site dans la Drôme dans l'attente de leur éventuelle valorisation », pointe le jury. Il ajoute « qu'Orano ne dispose pas, à l'heure actuelle, des moyens techniques de réutiliser les URT » et que « seuls des opérateurs étrangers, en particulier russes, sont en capacité de procéder à ces opérations d'amont nécessaires au recyclage ».
« Une telle approximation, qui aurait pu être aisément levée en précisant que seul 1 % du combustible usé est effectivement réutilisé à l'heure actuelle, est de nature à induire en erreur le public sur la réalité de l'ampleur du recyclage nucléaire auquel procède l'annonceur », conclut, par conséquent, le JDP.
Le Réseau Sortir du nucléaire s'est félicité de cette décision. « Non contente d'entretenir cette image d'un nucléaire vert participant à l'économie circulaire, Orano a reconnu ses liens avec ses sous-traitants russes, auxquels il n'a pas l'intention de mettre fin malgré le contexte géopolitique actuel », déclare l'ONG.