Edouard Philippe a annoncé mercredi 5 septembre que l'objectif de baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique français était fixé à horizon 2035. Il s'agit là d'un nouveau glissement du calendrier après l'annonce officielle en novembre 2017 par Nicolas Hulot que l'objectif contenu dans la loi de transition énergétique ne pourrait pas être respecté.
Cette dernière prévoit de réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% à l'horizon 2025, comme l'a rappelé Ségolène Royal dans une interview au Parisien accordé le même jour. La politique énergétique française doit être déclinée dans la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) en cours de révision. Le nouveau ministre de la Transition écologique François de Rugy a annoncé qu'il serait en mesure de présenter ce document de planification à la fin du mois d'octobre.
"Une telle annonce est un inacceptable cadeau effectué au président d'EDF et confirme la mainmise du lobby nucléaire sur le gouvernement dénoncée par Nicolas Hulot", s'indigne le Réseau sortir du nucléaire. Elle correspond à un scénario dans lequel 26 réacteurs de 50 ans et plus resteraient en fonctionnement en 2035, explique l'ONG. "Une perspective aussi dangereuse qu'irréaliste", dénonce-t-elle.
Cette annonce est faite au moment même où le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) lance une concertation sur les conditions de poursuite du fonctionnement des réacteurs nucléaires après 40 ans.