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Nucléaire : l'Autorité de sûreté nucléaire est moins préoccupée

La situation du nucléaire français est moins préoccupante qu'elle l'était l'an dernier, assure Pierre-Franck Chevet. Toutefois, l'ASN reste vigilante. Elle juge aussi que le calendrier de mise en service de l'EPR est "tendu".

Risques  |    |  P. Collet
Nucléaire : l'Autorité de sûreté nucléaire est moins préoccupée

Pierre-Franck Chevet estime que la situation de la sûreté nucléaire s'améliore. Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne juge plus la situation "préoccupante", comme c'était le cas l'an dernier. Même si tous les problèmes ne sont pas encore résolus, il a fait état de plusieurs signes d'amélioration, ce lundi 29 janvier, à l'occasion des vœux de l'Autorité.

Le problème des ségrégations de carbone est "derrière nous"

Le premier signe positif concerne les problèmes de ségrégation de carbone. "Dans son ensemble, l'anomalie est traitée", explique le président de l'ASN. Les défauts de fabrication de la cuve de l'EPR de Flamanville (Manche) ont été étudiés et l'ASN a jugé l'équipement apte au service. Ceux affectant les autres composants des installations nucléaires françaises, et notamment certains générateurs de vapeur, sont en cours de contrôle. Ce travail d'expertise des documents de fabrication des équipements est en bonne voie : la moitié des deux millions de pages concernées a déjà été relue. Le travail devrait être achevé fin 2018. Au stade actuel, le problème "est derrière nous au plan français", considère le président de l'Autorité, précisant que des discussions sont encore en cours au niveau international.

L'autre point d'amélioration concerne la situation des industriels. Il y a un an, Pierre-Franck Chevet s'inquiétait de la situation économique et financière d'Areva et d'EDF, soulignant l'écart entre l'aggravation des enjeux et la baisse des moyens disponibles. La restructuration du secteur et la recapitalisation des acteurs sont de bonnes nouvelles pour l'ASN qui attend dorénavant que la mise en œuvre opérationnelle soit à la hauteur. L'Autorité entend surtout s'assurer que les moyens financiers soient effectivement mis dans les unités qui présentent des enjeux de sûreté nucléaire.

Améliorer le fonctionnement au quotidien des réacteurs d'EDF

Pour autant, il reste encore des "points de vigilance". L'un des principaux concerne l'exploitation du parc nucléaire d'EDF. Aujourd'hui, l'entreprise est mobilisée sur la prolongation de la durée de vie de ses réacteurs au-delà de 40 ans, mais l'ASN attend d'elle qu'elle reste attentive au fonctionnement au quotidien. Le gendarme du nucléaire veut qu'EDF suive correctement les écarts, c'est-à-dire qu'elle les détecte à temps, qu'elle les déclare rapidement et qu'elle les traite au plus vite. Ce n'est pas tout à fait le cas, selon Pierre-Franck Chevet qui fait état de "problèmes persistants de conformité des matériels". Et de rappeler que l'an dernier, l'ASN a dû imposer la mise à l'arrêt des quatre réacteurs de la centrale du Tricastin (Drôme) et a découvert des défauts mettant en jeu le fonctionnement de certains moteurs diesel de secours en cas de séisme. Suite à la recrudescence de ces incidents, EDF doit proposer un plan d'action à la fin du premier semestre 2018, explique l'ASN.

Interrogé sur la mise en service de l'EPR, le président de l'ASN déclare que le calendrier est "tendu". L'ASN explique que le délai de mise en service du réacteur dépendra de la date à laquelle EDF lui remettra les documents, sachant qu'elle aura besoin de "quelques mois" pour rendre sa décision.

Résilience du système électrique français

Comme souvent, Pierre-Franck Chevet a rappelé que l'homogénéité des réacteurs nucléaires fait courir un risque pour la sécurité d'approvisionnement électrique. "On peut être amené à arrêter une dizaine de réacteurs simultanément", répète le président de l'ASN. Le sujet a fait l'objet d'un rapport en 2013 et s'est concrétisé l'hiver dernier. "L'ASN n'hésitera pas à le refaire si cela s'impose." Le système électrique français doit donc être résilient, explique l'ASN qui portera ce message dans le débat sur la future programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). De la même manière, l'Autorité défendra Cigéo dans ce débat, car le projet de stockage géologique des déchets radioactifs "a vocation à répondre aux besoins" posés par ces déchets dangereux et à très longue vie.

Reste le sujet de la prolongation des réacteurs au delà de 40 ans qui fera l'objet d'un avis général en 2020 et de prescriptions en 2021. Ce calendrier est conforme à celui des visites décennales, assure l'Autorité. En l'occurrence, la première visite décennale sera effectuée à la centrale du Tricastin en 2019. Les prescriptions de l'ASN seront disponibles en 2021, année au cours de laquelle devrait être organisée l'enquête publique pour la prolongation du premier réacteur du site drômois. Sur le plan technique, quelques sujets sont au cœur de cette vague de prolongation : la protection des piscines de combustible, la récupération du corium en cas de percement de la cuve, la tenue des équipements aux agressions (incendie, séisme, inondation...), ou encore le refroidissement de l'enceinte en cas d'accident grave.

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