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Nuisances aéroportuaires : mobilisation générale des associations

Excédés par les nuisances permanentes des ballets aériens, les riverains de nombreux aéroports français demandent de nouvelles mesures de restriction du bruit, appuyées par l'Acnusa, l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires.

Transport  |    |  F. Bénard
Nuisances aéroportuaires : mobilisation générale des associations

Les collectifs de riverains d'aéroports comptent bien faire entendre leurs revendications. À l'initiative des unions française et européenne de lutte contre les nuisances des aéronefs, respectivement l'UFCNA et l'UECNA, et du réseau français Aviactions, une semaine de mobilisation nationale et européenne est ainsi organisée du 9 au 14 mai afin de dénoncer les impacts sanitaires des nuisances sonores des aéroports. Soixante-dix associations de riverains et de défense de l'environnement ont également signé une tribune publiée, ce mardi 9 mai, sur Franceinfo, appelant à instaurer des plafonnements et des couvre-feux élargis « dans tous les aéroports, aérodromes et héliports de France » pour faire face à ce « problème de santé publique majeur ». Un rassemblement devant le ministère des Transports a même été organisé, ce mardi 9 mai, à l'initiative d'élus et d'associations de Roissy, d'Orly et du Bourget, pour demander ces mesures dans les trois aéroports majeurs d'Île-de-France.

Les associations saluent notamment la « décision historique » de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, qui a fixé un nombre maximum de vols par an à 440 000 d'ici à 2025, et demandent « que la France suive la voie courageuse ouverte par les Pays-Bas ». Une volonté d'alignement sur le modèle néerlandais que partagent 300 élus franciliens qui ont adressé, le 12 avril dernier, une lettre ouverte à Clément Beaune, ministre délégué aux Transports. Ils réclament un plafonnement du trafic aérien pour l'aéroport de Roissy à 440 000 mouvements par an, soit - 10 % par rapport à 2019. Les mêmes types de demandes sont faites par des élus et associations pour les aéroports d'Orly, avec 200 000 mouvements par an et un « allongement significatif » du couvre-feu actuellement en place de 23 h 30 à 6 heures, et celui du Bourget (50 000 mouvements par an et l'instauration d'un couvre-feu entre 22 heures et 6 heures).

Les comportements des compagnies aériennes mis en cause

“ Un nombre croissant de vols sont effectués en méconnaissance de la réglementation environnementale en vigueur sur et autour des aéroports français ” Gilles Leblanc, Acnusa
Selon Gilles Leblanc, président de l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa), cette mobilisation menée par les associations est le résultat d'une « bonne analyse d'une situation qui se dégrade ». L'Acnusa pointe en effet la reprise du trafic aérien après la crise du covid, avec « un nombre croissant de vols effectués en méconnaissance de la réglementation environnementale en vigueur sur et autour des aéroports français ». Les compagnies aériennes, majoritairement les low-cost, offrent un grand nombre de vols en rotation journalière, jusqu'à huit par jour : une programmation « déraisonnable » qui ne peut pas tenir, précise Gilles Leblanc. Avec pour conséquences des retards, des annulations ou des manquements aux règles environnementales. Le couvre-feu n'est ainsi pas respecté à Orly, ou bien les vols sont déroutés sur Roissy, le plafonnement de nuit y étant donc également non respecté. Le nombre de poursuites de l'administration de l'aviation civile envers les compagnies est ainsi en augmentation « assez significative », à un niveau plus élevé qu'avant la crise sanitaire.

Pour l'Acnusa, de nouvelles mesures de restriction doivent être prises pour les aéroports ne respectant pas les objectifs locaux de réduction du bruit dans l'environnement. Elle propose ainsi la mise au point, en concertation avec les parties prenantes, de scénarios de « mesures de restriction d'exploitation susceptible(s) de permettre d'atteindre [ces] objectifs », le tout soumis à étude d'impact.

Des plans de prévention insuffisants ?

Alors que les revendications se font plus insistantes de la part des élus et des riverains, « tous les leviers doivent être actionnés, pas que ceux réglementaires », appuie Gilles Leblanc : mesures opérationnelles de départ ou d'approche, renouvellement des flottes… des solutions existent, encore faut-il qu'elles soient incluses dans les plans de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE), avec des objectifs fixés. Or la plupart des plans en vigueur entre 2018 et 2023 (hormis Toulouse et Orly) n'en contenaient pas : difficile donc d'évaluer leur efficacité. Le président de l'Acnusa estime toutefois qu'entre 2016 et 2022 la situation s'est dégradée pour la majorité des aéroports. Le renouvellement des PPBE pour la période 2024 à 2028 s'avère donc crucial et présente de marges de progrès. La France est par ailleurs en retard sur l'application de la réglementation européenne, qui date de 2014. D'autres grands aéroports européens (Genève, Hambourg, Londres Heathrow…) ont déjà mené à bien la démarche.

Ce qui pousse les associations à notamment demander aux aéroports parisiens de s'aligner sur le modèle de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. En revanche, si « toute inspiration est bonne », Gilles Leblanc tempère : la transposition n'est pas réaliste. Les deux capitales sont bien différentes en termes de taille et de besoins économiques. La méthodologie néerlandaise peut toutefois être prise comme référence, notamment pour l'étude d'impact à réaliser pour Roissy, d'autant plus que la stratégie de modération et de restriction du trafic à Schiphol « semble assez équilibrée ». La démarche et l'étude d'impact doivent dans tous les cas être rigoureuses et se faire sur des bases qui donnent confiance à tous les acteurs, insiste le président de l'Acnusa.

Pour les associations qui ont signé la tribune, le nerf de la guerre est avant tout la réduction du trafic aérien, auquel elles appellent à « mettre un coup d'arrêt à [sa] croissance » à court et moyen terme. Car les impacts sanitaires – outre ceux climatiques – sont colossaux : le coût social des nuisances sonores aériennes est évalué à 6,1 milliards d'euros par an par l'Ademe.

Réactions15 réactions à cet article

Je ne sais où nous allons, mais il existe un avion, l'ATM 400 ou son équivalent, qui passe en rase-motte, disons 200/300m au dessus de notre maison, on ne l'entend que quand il est tout proche. C'est certes un avion militaire, à hélices, mais si tous les avions civils étaient du même type, on n'entendrait plus rien ! Comme quoi c'est une vaste blague pour aller juste un peu plus vite, mais pas beaucoup. En plus il peut se poser sur des pistes plus petites. Production Airbus.

28plouki | 12 mai 2023 à 09h43 Signaler un contenu inapproprié

A leur construction il n'y avait aucun lotissement autour des pistes d'Orly comme autour des pistes de Roissy ! Qui doit payer ? Les résidents, non ?

zhaooo2000 | 12 mai 2023 à 11h57 Signaler un contenu inapproprié

Quand les mêmes, qui conspuent le transport aérien, demanderont la limitation du trafic routier, maritime, voire ferroviaire (puisque, ici, c'est le bruit qui fâche), je prendrai leurs revendications pour autre chose que ce qu'elles sont, c'est à dire la dénonciation d'un bouc émissaire sur le mode "NIMBY" (je me rappelle d'un article de journal commentant une rencontre entre associations de riverains des aéroports de Nantes et de Toulouse et se terminant par le retour des premiers chez eux....en avion)!
A quelques exceptions près (Orly et Nice qui sont très proches des centres villes), ce sont les habitations qui se sont approchées du bruit des avions (en fait des emplois générés par ces centres d'activité) et non l'inverse!
Comme le reconnait l'ACNUSA (pourtant devenue un faux nez des associations de riverains depuis le mandat de son Président actuel!), l'action répressive de l'Etat contre les illégalités en termes de bruit aérien est très forte....contrairement à ce qui est fait (ou plutôt ce qui n'est pas fait!) contre les véhicules particuliers à 2, 3 ou 4 roues dont le bruit est non seulement moins légitime que celui des avions (il ne s'agit pas de transport en commun) mais touche beaucoup plus de monde (cf les statistiques européennes ou même françaises qui chiffrent les populations impactées par le bruit des avions à un niveau 10 fois inférieur à celles impactées par le bruit routier ou ferroviaire).

BIB57 | 12 mai 2023 à 12h26 Signaler un contenu inapproprié

Pas faux, mais en fait les avions étaient moins bruyants; j'en sais quelque chose car notre maison de famille était à Aulnat, elle existait avant le terrain d'aviation. Il me semble que les avions à réaction sont très bruyants. Pour cette raison je prose de revenir aux avions à hélice comme le A400M qu'on n'entend pas ! 700 km/h au lieu de 900, cela ne changera pas grand chose.
Quand aux lotissements, et oui c'est moins cher car il ya nuisance, cela aurait du être interdit mais ...

28plouki | 12 mai 2023 à 12h46 Signaler un contenu inapproprié

Demandez le nombre de survols aériens de ROISSY à chacune des révisions du PLU (plan local d'urbanisme) de votre Commune au titre de votre droit à l'information .
Ca devrait les calmer un peu !
Un commissaire-enqueteur

Duvent | 12 mai 2023 à 14h57 Signaler un contenu inapproprié

Je ne suis pas un expert en aviation, mais je pense que le fait de ne pas faire de bruit avant approche fait aussi partie du cahier des charges d'un avion militaire de transport, c'est un aspect tactique d'approche. Les transals faisaient un boucan monstre pour chauffer avant décollage, mais je sais qu'ils surprenaient beaucoup par leur "silence" au moment d'atterrir, sur quasiment tout type de terrain, de surcroît.
Ce n'est pas le but d'un avion de transport civil, visiblement.
Peut être que le jour où on freinera le frêt aérien contenant essentiellement les commandes en ligne de tout consommateur lambda (y compris peut être des riverains aéroportuaires), les chiffres de rotations journalières seront redescendues.... pour augmenter sur route?

nimb | 15 mai 2023 à 09h21 Signaler un contenu inapproprié

j'ai compris que l'avion militaire A400M aurait pu être fait en avion civil, mais l'idée n'est pas venue, le financement était en même temps que celui de l'A380.
les vols d'avions civils et certains milis sont visibles sur les petites applis gratuites, avec précision. Etant à 120km d'Orly, je regarde qui passe si bas. La moitié au moins des vols de jour sont du tourisme. La nuit, des 747 de transport de marchandise. On pour voir l'activité des avions partout dans le monde, c'est surprenant. Il y a le même genre d'applis pour les bateaux, il suffit qu'ils aient un transporteur. Ainsi je sais où est le voilier d'un copain!

28plouki | 15 mai 2023 à 14h07 Signaler un contenu inapproprié

L'A380, monstre des airs désormais déjà obsolète, produit une signature sonore étonnamment faible eu égard à son gabarit démesuré et à sa masse au décollage (jusqu'à 575 tonnes !). Avion plutôt discret à mes yeux, même au décollage. Les motoristes peuvent donc être efficaces sur ce point, c'est d'abord une question de génération de réacteurs.
Mais la problématique de l'aviation ne se résume pas à la motorisation. Car il y a aussi le gigantisme des infrastructures (pistes, aérogare, voies routières et ferroviaires d'accès), les délestages de kérosène en vol en approche pour être sous la masse maximale à l'atterrissage, la consommation d'énergie, la production de déchets de toutes sortes, l'impact direct sur le vivant (percussions notamment), etc.
Quant à l'A400M, j'ai eu l'occasion d'en voir passer un exemplaire à moins de 100 m au-dessus de chez moi, avec virage sur l'aile s'il vous plait : le pilote, militaire donc non soumis aux mêmes règles que l'aviation civile, avait certainement décidé de rendre son atterrissage plus viril... Inqualifiable, surtout qu'il survolait alors une agglo de plus de 200 000 habitants !

Pégase | 16 mai 2023 à 14h00 Signaler un contenu inapproprié

Là j'habite, depuis que mon fils m'a fait découvrir l'appli gratis pour le trafic aérien... je sais tout ! On entend très bien les avions qui descendent sur Orly /Roissy (3000/4000 pieds) mais aussi ceux qui volent à 30.000 et plus ! J'imagine près d'un aéroport. On voir le trafic à tout heure, essentiellement touristique, contrairement à ce qu'on pouvait penser. La technique des avions militaires quasi silencieux serait la bienvenue, mais ...

28plouki | 16 mai 2023 à 17h49 Signaler un contenu inapproprié

@Pégase
Dieu sait s'il m'en coûte, tant je suis généralement en phase avec lui, mais il me faut prendre quelques distances avec les positions de Pégase...
Le problème du bruit des avions est assez simple: leurs moteurs font de moins en moins de bruit car les exigences de certification et les restrictions d'utilisation des aéroports sont de plus en plus fortes; le problème c'est qu'il y en a de plus en plus dans le ciel et que la sensibilité au bruit des riverains est de plus en plus aigüe.
S'agissant des autres "externalités négatives" de l'aviation, il convient de faire la part des choses: pour les infrastructures ou l'effet sur la biodiversité, l'impact est réel mais sans commune mesure avec celui des infrastructures routières ou ferroviaires (pour faire 1000 kms en avion il suffit de 2 pistes de 2800 mètres, pour les faire en voiture ou en train, il en faut..... 200 fois plus!).
Quant aux délestage de kérosène, il s'agit d'une vulgaire légende urbaine exhibée systématiquement par les associations de riverains mais qui ne repose sur pratiquement aucune réalité: cette pratique n'est autorisée que pour des raisons de sécurité dans des cas extrêmement précis et des statistiques établies il y a quelques années par les services de la navigation aérienne avaient montré que les occurrences en la matière se chiffraient en moyenne à quelques unités pour l'ensemble des aéroports français!

BIB57 | 16 mai 2023 à 18h23 Signaler un contenu inapproprié

Par ailleurs il faut arrêter avec cet adoration pour les avions militaires! Ils ne sont pas plus silencieux que les avions civils, loin de là (allez demander aux riverains de l'aéroport de Bordeaux où se sont entraînés les pilotes indiens ou ceux des bases militaires!). Il n'y a pas que l'A400M dans la vie (de caserne)!
Simplement les turbopropulseurs sont moins bruyants que les avions à réaction qui constituent malheureusement l'essentiel des flottes civiles.....et militaires! De toutes façons ce débat est de peu d'intérêt car, aujourd'hui, le bruit des avions se pose surtout à l'atterrissage (au décollage les consignes sont de monter en altitude le plus rapidement possible, le survol des habitations s'effectuant donc très haut, ce qui n'est pas le cas des arrivées sur aéroport car on n'a pas encore inventé l'atterrissage en piqué!). Inversement, dans leurs phases d'approche, les avions ont leur moteur quasiment au ralenti et le bruit qui gène les riverains n'est donc pas un bruit de moteur mais un bruit aérodynamique; donc, "turboprop'" ou réactions c'est "kif-kif"!

BIB57 | 17 mai 2023 à 16h13 Signaler un contenu inapproprié

Qui parle d'adoration ? Pas moi en tout cas, il doit y avoir de la confusion, à corriger. Je constate, étant sur une ligne d'avions, que les avions à réaction sont bruyants même à 10.000m, tandis que l'A400M, on ne l'entend pas. Par contre les Mirages et autres font un raffut d'enfer. Merci de ne pas déformer mes propos!

28plouki | 17 mai 2023 à 16h48 Signaler un contenu inapproprié

J'avais un ami ingénieur chez Airbus au moment de l'A 380 et du A 400M, les budgets auraient permis de réaliser directement un A400M civil, économique et peu bruyant, capable de se poser sur de petits terrains. Cela ne s'est pas fait, comme bien de bonnes idées françaises tombées à l'eau et reprises ailleurs. Quite à faire des avions, autant les vendre !

28plouki | 17 mai 2023 à 19h18 Signaler un contenu inapproprié

@28plouki
L'A400M est un excellent avion de transport de troupes mais s'est avéré être un fiasco commercial qui a coûté des milliards à AIRBUS. Je ne suis pas sûr qu'y ajouter une version civile qu'aucune compagnie aérienne n'a demandée et n'était donc prête à acheter (car, dans une économie de marché, les constructeurs produisent les avions dont leurs clients ont besoin!) eut amélioré cette situation.....

BIB57 | 22 mai 2023 à 10h29 Signaler un contenu inapproprié

Merci pour cette réponse courtoise. Tout cela est bien vieux, mon copain ingénieur chez Airbus m'avait dit que l'argent pour l'A400M avait bien aidé l'A380... Je n'en sais rien. Il m'avait dit aussi que cet A400 aurait bien servi en civil. Mais certes personne n'en a fait la promo. Ce serait peut-être différent maintenant.

28plouki | 22 mai 2023 à 10h46 Signaler un contenu inapproprié

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