Si l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes (ANPCEN) salue l'entrée en vigueur très attendue des deux arrêtés prévus pour limiter la pollution lumineuse. Elle regrette en revanche qu'une nouvelle dérogation ait été introduite à la fin de l'année dernière.
L'arrêté du 24 décembre 2019 prévoit effectivement un report pour les luminaires à intérêt historique ou architectural. Ils pourront, jusqu'au 31 décembre 2023, ne pas respecter un seuil pour leur valeur nominale de proportion de lumière émise. « La dérogation qui vient d'être accordée est un mauvais signal laissant à penser que chaque fabricant peut s'autoriser à un lobbying spécifique pour demander à être exonéré des règles ou échéances pour tous », déplore Anne-Marie Ducroux, présidente de l'ANPCEN. L'association regrette également un manque de suivi de l'application de la réglementation. « Depuis 2013 en réalité, date du premier texte fixant des limites, nous attendons toujours le plan de contrôle, des communes et de l'État qui ont la responsabilité de les faire appliquer, afin que la réglementation traduise une réelle impulsion politique et que des progrès puissent être constatés », souligne sa présidente.
Autre manque selon l'association : le retard pris dans la définition d'un indicateur pour suivre et évaluer la pollution lumineuse en France, prévu par le Plan biodiversité de juillet 2018. « Faute de thermomètre et d'état zéro, il n'est possible de juger ni des progrès, ni des dérives », note-t-elle.