C'est le bilan de 30 ans de suivi des oiseaux communs en France que la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), le Muséum d'histoire naturelle (MNHN) et l'Office français de la biodiversité (OFB) ont dévoilé lundi 31 mai. Ce bilan est réalisé grâce au programme de suivi temporel des oiseaux communs (Stoc) assuré par un réseau d'ornithologiques bénévoles.
Comme on pouvait s'y attendre, ce bilan n'est pas bon. Sur les 123 espèces communes dont les populations ont été suivies, 43 sont en régression sur la période 2001-2019. On y retrouve des espèces comme le Bruant ortolan, le Moineau friquet ou la Tourterelle des bois.
En revanche, 32 espèces sont en expansion. Parmi celles-ci figurent le Pigeon ramier, le Geai des chênes ou la Mésange bleue. Les autres espèces sont stables ou leur effectif est trop faible pour dégager une tendance significative. Mais si certaines espèces sont en progression, il s'agit en général d'espèces « généralistes » au détriment des « spécialistes ». Ce qui révèle en fait, explique la LPO, « une uniformisation de la faune sauvage, signe d'une banalisation croissante des habitats et d'une perte de biodiversité ».
En examinant les données selon la spécialisation des oiseaux en fonction des types d'habitats, on constate en effet un déclin de 29,5 % des espèces agricoles. Les principales causes identifiées sont les pesticides, et en particulier les néonicotinoïdes, ainsi que l'uniformisation des paysages. En milieu urbain, les espèces chutent de 27,6 %. Si cette baisse s'explique plus difficilement, la LPO met en avant la rénovation des façades, la disparition des friches urbaines, ainsi que la pollution. Les espèces forestières, quant à elles, sont à peu près stables après un fort déclin dans les années 1970.