Les 95 postes que le Gouvernement avait prévus de supprimer au sein de l'Office national des forêts (ONF) ne le seront pas. L'Assemblée nationale a adopté le 30 octobre un amendement au projet de loi de finances (PLF 2021) qui permet de les maintenir.
« Vous êtes le premier à proposer un vrai plan Marshall pour la forêt et le bois, avec des moyens inédits, notamment sur l'amont forestier, avec 200 millions d'euros investis. Mais pour le mettre en œuvre, il y a besoin d'humains », a fait valoir auprès du ministre de l'Agriculture la députée LReM Anne-Laure Cattelot, auteure de l'amendement. Mme Cattelot, qui a remis au Gouvernement en septembre un rapport sur l'adaptation des forêts aux changement climatiques, a mis en avant deux arguments supplémentaires : la demande de la Convention citoyenne pour le climat d'une pérennisation de l'ONF et d'une augmentation de ses effectifs, et le rôle de partenaire n° 1 de la filière bois joué par l'établissement public.
« L'ONF a perdu un poste sur deux depuis les années 1960, et il serait irresponsable de poursuivre cette saignée dans les effectifs », a plaidé la députée Mathilde Panot (La France insoumise). « Aujourd'hui, chaque agent a la charge de 1 700 hectares en moyenne, contre 800 hectares il y a vingt ans. Selon les départements, ce chiffre varie de 900 à 4 000 hectares par agent. Rendez-vous compte de ce que cela implique, très concrètement, pour la connaissance des agents, pour l'observation de la forêt, pour le développement des îlots d'expérimentation, pour la lutte contre le dépérissement ou les scolytes, bref, pour tous les enjeux que nous avons évoqués concernant la forêt », a expliqué la députée, auteure d'un autre amendement, quant à lui repoussé.
« Le plan de relance, de façon absolument inédite, met un accent très fort sur la forêt, avec 150 millions d'euros pour le repeuplement et 22 millions pour la technologie LiDAR – Light Detection and Ranging –, que l'ONF appelle de ses vœux, comme toute la profession (…). La difficulté, c'est que le contrat d'objectifs et de performance de l'ONF est en cours de discussion et que c'est ce COP, élaboré bien évidemment avec les organisations syndicales, qui doit donner la visibilité sur les moyens pour la période de 2021 à 2025 », a déclaré le ministre Julien Denormandie pour justifier l'avis défavorable du Gouvernement. Un avis que les députés ont choisi de ne pas suivre.