Pour tenter de venir à bout des réticences de Suez pour un rapprochement des deux groupes, Veolia a formulé une nouvelle offre à son principal concurrent. Elle propose que l'entreprise Suez en France demeure inchangée et garde dans un même ensemble toutes ses activités : les deux secteurs historiques de l'eau et des déchets mais également ses différentes expertises qu'elles soient dans l'ingénierie-construction ou les centres de recherche.
Initialement dans sa première offre, Veolia envisageait que seules les activités dans l'eau en France soit reprise par le fonds d'investissement Meridiam. En effet le rachat de Suez par Veolia implique que certaines activités soient cédées pour préserver un équilibre concurrentiel : en France, l'eau et une partie des déchets étaient concernés.
Désormais avec cette nouvelle proposition, le fonds d'investissement récupérerait la totalité du périmètre des activités de Suez en France.
Tenter de rassurer les salariés et les clients
Pour Veolia, cette nouvelle approche est une « main tendue » : elle permettrait aux salariés français de rester dans un même ensemble. « Les engagements précédemment formalisés par Veolia et Meridiam sont non seulement maintenus, mais surtout grandement facilités par cette solution, les salariés en France restant employés par Suez. L'intégralité de l'emploi et des acquis sociaux est plus que jamais garantie, et ce pour au moins quatre ans à compter de la reprise, argumente Veolia. L'entreprise espère également rassurer les utilisateurs des services de Suez en France. « Les clients notamment les collectivités territoriales, trouveraient donc dans le nouveau Suez un partenaire renforcé et stabilisé », projette-t-elle.
Cette tentative de séduction est insuffisante pour Suez qui y voit un retour en arrière de « 20 ans » dans son développement. « Le Conseil d'Administration étudiera les propositions de ce jour même si, à ce stade, la proposition de Veolia manque de sérieux, indique l'entreprise. Les activités en France constitueraient un ensemble non pérenne puisque amputées de la croissance et de l'innovation des développements internationaux ». Le prix de l'action proposée reste également inacceptable pour Suez. Parmi les autres interrogations du groupe : le détail des conditions de l'opération avec Meridiam qui reste opaque selon lui. « Pour les salariés du groupe en France, la proposition de ce jour affiche donc des garanties sociales en trompe l'œil dans une situation économique difficile », note-t-elle.