Il conviendrait d'adopter une "trajectoire raisonnée" afin d'assurer que la transition énergétique ne repose pas "sur des paris, mais sur des progrès avérés". Une telle trajectoire "[s'inscrirait] prudemment dans une perspective se prolongeant jusqu'à la fin du siècle, mais ouverte à toute accélération de calendrier qui deviendrait possible", avancent le député PS Jean-Yves Le Déaut et le sénateur UMP Bruno Sido.
Telle est la principale conclusion du projet de rapport relatif à la transition énergétique à l'aune de l'innovation et de la décentralisation de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) et présenté le 11 septembre.
Trajectoire raisonnée ou vision archaïque ?
Considérant que réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité en France d'ici 2025 constitue "une tache gigantesque", les parlementaires de l'Opecst suggèrent de ralentir sensiblement le rythme de la transition énergétique voulue par François Hollande. Les membres de l'Office conseillent de retenir la "trajectoire raisonnée" proposée par l'Opecst dans son rapport de décembre 2011 sur l'avenir de la filière nucléaire.
"Tel qu'envisagé par l'OPECST, le retrait de la production nucléaire doit être l'occasion d'une modernisation du parc : il s'effectuerait au rythme de l'installation de 2 GW de génération nouvelle en remplacement, en fin de vie, de 3 GW de génération précédente", indique le rapport, précisant qu'"à la fin du siècle, l'énergie nucléaire [serait] ainsi réduite à un noyau essentiel de 30 à 40 %".
Une telle trajectoire permettrait d'attendre que soient réalisés des progrès, entre autres, en matière de production énergétique à partir des sources d'énergie renouvelable, d'isolation des bâtiments et de stockage énergétique.
Il s'agit là d'une "vision archaïque" de la transition énergétique, estiment, pour leur part, Denis Baupin et Corinne Bouchoux, les parlementaires écologistes de l'Opecst. En conséquence, ils ont voté contre le rapport.