Encourager la récupération : l'exemple des DEEE
Prenons le cas des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE). Qui n'a jamais vu d'ordinateur éventré discrètement abandonné sur un trottoir ? Les résultats d'une enquête menée en 2008 par Eco-systèmes, l'un des éco-organismes en charge de la filière DEEE, montre pourtant que 56 % des consommateurs connaîtraient l'existence du système de collecte.
Lorsqu'un client acquiert un matériel neuf, le revendeur doit être en mesure de récupérer l'ancien en vue de son recyclage. Malgré l'instauration de ce dispositif ''un pour un'', seuls 9 % des utilisateurs rapporteraient leurs petits appareils électriques usagés en magasin.
La grande distribution ne jouerait-elle pas le jeu ? Les visites ''mystère'' effectuées en 2008 par Eco-systèmes tendent à prouver le contraire. Véronique Poirier, directrice de la communication de l'organisme souligne que les refus sont même plutôt rares. Elle rappelle également que la base du métier de distributeur ne consiste pas à collecter les déchets. ''Ce n'est donc que le début de l'histoire'', explique-t-elle, car favoriser la reprise systématique des appareils constitue désormais le principal enjeu. Les clients ne doivent pas quitter le magasin sans avoir eu la possibilité d'y effectuer leur dépôt.
En 2014, la collecte des DEEE devra atteindre 10 kilogrammes par habitant et par an, contre 4 kilogrammes actuellement. Afin d'améliorer la cohérence des actions engagées par les éco-organismes, un élément indispensable à la réalisation de cet objectif, la filière s'est dotée d'une charte commune d'information et de communication. Mais les innovations n'en sont pas moins les bienvenues.
ERP a ainsi lancé l'idée du concert gratuit pour toucher les 18-30 ans. Largement consommateurs de produits électriques et électroniques, ces derniers seraient moins sensibles à leur recyclage. Une étude réalisée par Eco-Systèmes confirmerait cette tendance, particulièrement en milieu urbain. Le 18 juin dernier, les personnes déposant leurs appareils électriques ou électroniques ont pu assister à un concert sur la scène de L'Alhambra, dans le 10e arrondissement de Paris. ''Un vecteur de communication non anxiogène'', commente Mathieu Vianey, responsable communication d'ERP.
Ecologic, autre éco-organisme chargé des DEEE, développe également de nouveaux outils. Des collecteurs ont ainsi été installés dans les centres commerciaux Vélizy 2 (Yvelines) et Carré Sénart (Seine-et-Marne). ''Il faut trouver de nouvelles voies pour permettre aux habitants de se défaire de leurs DEEE, même dans un contexte inhabituel'' explique Olivier Manchon, responsable collectivités d'Ecologic.
Des déchèteries mobiles pour les encombrants
Autre problème majeur dans le secteur des déchets : le traitement des encombrants. En mars 2009, la mairie de Paris avait initié une campagne d'affichage rappelant les méfaits d'un abandon sur la voie publique. Depuis juin 2008, le Syndicat Mixte des Hauts-de-Seine pour l'Elimination des Ordures Ménagères (SYELOM) met en place des déchèteries mobiles. Sur présentation d'une pièce d'identité, les habitants des communes adhérentes peuvent y déposer gratuitement leurs objets encombrants.
Afin de faciliter l'apport volontaire, les déchèteries mobiles sont implantées dans des lieux très fréquentés tels que les marchés et les parkings. L'information des citoyens est notamment assurée par des affiches, des brochures et une signalétique sur site. Alice Benoit-Paret, chargée de mission prévention communication au SYELOM, estime que la ville de Paris, outre son dispositif d'enlèvement à la demande, pourrait également accueillir des déchèteries mobiles.
Et l'Europe dans tout ça ?
En matière de communication et d'information, les pays de l'Union européenne représentent une autre source d'inspiration. Organisation de séminaires inter-universités en Catalogne, aide à l'achat de couches lavables en Grande-Bretagne, élaboration d'une lettre d'engagement destinée aux citoyens portugais… Nos voisins ne sont pas en reste. Pourquoi ne pas favoriser la diffusion des bonnes pratiques ? Placée sous le signe de l'Europe, la Semaine de la réduction des déchets, qui se tiendra du 21 au 29 novembre 2009, devrait faciliter ce type d'échanges. Rappelons que le Grenelle 1 prévoit, pour 2012, une réduction de 7 % des déchets produits. La quantité de déchets enfouis ou incinérés devra, quant à elle, diminuer de 15 %.