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Actu-Environnement

L'UE veut répondre à la pénurie des pesticides pour les utilisations mineures

Le Conseil des ministres européens de l'Agriculture a soutenu le 19 mai la proposition de la Commission européenne visant à mettre en place un organe de coordination indépendant pour répondre à la pénurie des produits phytopharmaceutiques (PPP) utilisés en Europe pour des cultures "mineures" ou pour des maladies végétales peu courantes.

La Commission européenne a présenté en février 2014 un rapport visant la création d'un Fonds européen (1) pour les usages mineures des PPP (légumes, fruits, cultures en pépinière et fleurs). Ces produits phytosanitaires "revêtent également de l'importance pour des cultures majeures lorsque celles-ci sont confrontées à des nuisibles ou maladies moins courants". Mais l'UE fait face à un manque de demandes d'autorisation pour ce type de produits jugés peu rentables pour l'industrie phytopharmaceutique, ce qui entraîne une protection "insuffisante" des cultures. Cela a non seulement un impact "important pour les producteurs, mais peut également affecter fortement la santé humaine et l'environnement, en raison de possibles utilisations illégales", indique le Conseil.

Selon la Commission, les cultures concernées par le problème des utilisations mineures représentent une valeur d'environ 70 milliards d'euros par an, soit 22% de la valeur totale de la production végétale de l'UE. Les impacts directs (c'est-à-dire les pertes de production végétale et les coûts de production supplémentaires pour les agriculteurs) sont estimés à plus d'un milliard d'euros par an. Bruxelles pointe notamment l'absence, pour l'industrie phytopharmaceutique, "d'incitations économiques" à la demande d'autorisation et le "caractère disparate" de la disponibilité des PPP entre pays membres.

Le nouvel organe de coordination (ou secrétariat technique) bénéficierait d'un financement estimé à environ 0,5 à 0,7 million d'euros par an, réparti entre la Commission et les Etats membres, selon le rapport. Il serait notamment dédié au lancement de projets bilatéraux entre Etats membres, à l'actualisation d'une base de données européenne sur les utilisations mineures des PPP et leur harmonisation (définition commune de groupes de cultures et de groupes de nuisibles).

1. Rapport de la Commission européenne (français)
http://register.consilium.europa.eu/doc/srv?l=FR&f=ST%206847%202014%20INIT

Réactions4 réactions à cet article

En gros, si je comprends bien cet article, l'Europe va financer l'industrie "phytopharmaceutique" avec l'argent des citoyens (qui sont majoritairement contre l'emploi massif de pesticides)pour nous abreuver un peu plus de ces saloperies car l'industrie chimique n'y trouve pas son compte !!! on croit rêver les lobbys doivent bien rire et l'on s’étonnera que les gens désertent les urnes...
http://www.efsa.europa.eu/en/press/news/140520.htm

pierre | 20 mai 2014 à 17h16 Signaler un contenu inapproprié

Dommage que l'article ne parle pas des aspects sociologiques ou environnementaux. En fait 90% des arguments du texte sont économiques, ce qui me laisse penser que la seule réelle question que se posent les autorités est "quelles retombées économiques".

D'ailleurs, la phrase "peut également affecter fortement la santé humaine et l'environnement, en raison de possibles utilisations illégales" montre bien que lorsque tout cela légal, ça ne sera un danger pour la santé et l'environnement. Tout est donc une question financière :

"pour ce type de produits jugés peu rentables pour l'industrie phytopharmaceutique"
"représentent une valeur d'environ 70 milliards d'euros par an"
"et les coûts de production supplémentaires pour les agriculteurs"
"estimés à plus d'un milliard d'euros par an"
"Bruxelles pointe notamment l'absence, (), "d'incitations économiques"
"bénéficierait d'un financement estimé à environ 0,5 à 0,7 million d'euros par an"

Zugzwang | 21 mai 2014 à 12h03 Signaler un contenu inapproprié

Je ne vais pas lire le document de la Commission. La frénésie régulatrice, puis éventuellement dérégulatrice, est devenue épouvantable.

Pour qu'un produit puisse être utilisé sur une culture, quelqu'un doit poser une demande d'autorisation et produire un dossier extrêmement coûteux à produire. Ce quelqu'un est souvent le producteur du produit. Avis à la faune alter et anti : ce producteur facilite grandement l'accès au marché de ses concurrents génériqueurs...

Une firme peut trouver intérêt à faire homologuer un produit pour, par exemple, la carotte. Mais elle ne le fera pas pour le panais, espèce botaniquement et agronomiquement voisine. Pas rentable ! Avis à la faune alter et anti : le monde économique n'est pas un monde de Bisounours. Rentable n'est pas un gros mot !

Résultat possible : faute d'homologation du produit, la production de panais – par des producteurs (maraîchers) – devient non rentable en Europe, voire économiquement ou même agronomiquement impossible : et la demande sera satisfaite par des importations de pays aux règles bien moins strictes et aux produits bien moins contrôlés.

J'ai pris le panais comme exemple théorique. Il y en a plein d'autres, certains réels.

Il est temps de revenir sur terre. Et de comprendre qu'il faut faire la balance des risques.

Wackes Seppi | 21 mai 2014 à 19h20 Signaler un contenu inapproprié

Intéressant! Je comprends mieux pourquoi le prix des fruits et légumes a tellement augmenté ces dernières années: il n'y a plus assez de nouveaux produits phytosanitaires pour leur production et naturellement des résistances sont apparues contres lesquelles on est désarmés.
Je ne sais pas pourquoi certaines personnes réagissent sur ce problème comme si les producteurs achetaient les phytosanitaires pour empoisonner les consommateurs?

ami9327 | 22 mai 2014 à 00h26 Signaler un contenu inapproprié

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