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Déchets de chantier : comment bien s'organiser pour bien trier ?

De nombreuses solutions de tri sur chantier permettent d'évacuer les déchets pour favoriser leur valorisation. Mais pour les mettre en oeuvre, il faut bien évaluer les volumes et tenir compte de l'occupation – ou non – du bâtiment.

TECHNIQUE  |  Déchets  |    |  P. Collet
Déchets de chantier : comment bien s'organiser pour bien trier ?

Les caractéristiques des déchets de déconstruction et les possibilités des filières de valorisation placent au coeur de la problématique le tri sur chantier. Le plus souvent, le recours à la benne est privilégié. Pourtant, des solutions alternatives existent pour trier différents types de déchets. Des palettes permettent de collecter séparément des déchets plats, comme les dalles de moquette. Différents conteneurs sont disponibles pour les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), notamment les ampoules et les tubes. Des big bags offrent une solution pour différents déchets comme les plastiques, les déchets de bois et les métaux en mélange.

Gestion de flux

Le projet Démoclès a déterminé des critères techniques, économiques et environnementaux pour permettre aux professionnels de choisir la meilleure solution entre une évacuation en mélange ou en flux séparés. En l'occurrence, l'étude montre que la phase de coltinage des déchets (c'est-à-dire leur évacuation de la zone de dépose vers la zone d'évacuation finale) et l'organisation de la zone d'entreposage sont cruciales. En effet, sur un chantier de réhabilitation et/ou démolition, une majorité d'éléments de second oeuvre sont déposés séparément. C'est notamment le cas des équipements électriques, des revêtements de sols, des équipements sanitaires, ou encore des menuiseries. Ce n'est que lors de la phase de coltinage et d'entreposage qu'ils sont mélangés.

Les points clés de l'évacuation des déchets sont d'abord déterminés par type de chantier, selon que la rénovation est légère ou lourde. Une rénovation légère ne produit qu'entre 11 et 15 kg par m2, alors qu'une réhabilitation lourde génère de 50 à 60 kg par m2. L'évacuation des déchets est ensuite, et surtout, déterminée par l'environnement du chantier, selon que le bâtiment est libre ou occupé pendant la rénovation. Ces deux critères sont essentiels car ils fixent les caractéristiques de la gestion des déchets par un critère central : la gestion de flux.

Organiser des zones de stockage adaptées

Lorsque les chantiers sont occupés, il n'y a pas réellement de phase de curage et les déchets sont produits tout au long du chantier. Le plus souvent, il s'agit d'opérations ciblées visant des fonctions précises (plomberie, électricité, équipements sanitaires...). Chaque corps d'état effectue en même temps la dépose et la pose des nouveaux équipements. Les flux quotidiens de déchets sont souvent très faibles et homogènes. Le tri sur site semble donc simple et bien adapté. Mais, dans les faits, les solutions alternatives à la benne sont difficiles à mettre en oeuvre, car elles imposent la création d'un espace de stockage temporaire pour entreposer séparément les différents types de déchets avant leur évacuation. Les locaux étant occupés, il n'est pas possible de stocker les déchets en dehors de zones ad hoc… Une question similaire se pose au sujet des espaces de circulation : quid de l'usage des monte-charges, ascenseurs et escaliers pour l'évacuation des contenants dédiés à la collecte sélective des déchets de chantier ? Les chantiers en semi-activité souffrent des mêmes contraintes. En outre, le tri peut s'avérer plus complexe. Les volumes quotidiens de déchets sont souvent plus importants car le délai accordé au curage est limité (de l'ordre de quelques jours).

Les chantiers non-occupés sont souvent plus appropriés pour un tri efficace des déchets sur site, car ils disposent de plus d'espace pour créer des zones de stockage. En outre, le déroulement des phases de curage est séquencé avec des déposes successives des différents lots en débutant par les étages les plus élevés et en descendant progressivement. Il est donc souvent possible de stocker les différents déchets dans des zones dédiées dans les étages, pour une évacuation ultérieure par matériaux déconnectée de la dépose. Quant au volume global de déchets, il est souvent important, car les travaux impliquent une réorganisation des espaces et donc un curage complet du bâtiment (dépose de murs, de plafonds techniques et de la plomberie). Pour autant, le flux quotidien de déchets reste limité car les opérations s'étalent dans le temps.

Bien séquencer les travaux

Si certaines situations se révèlent complexes, il est cependant possible de trouver des solutions pour aller contre la force de l'habitude du recours à la benne unique. Il faut en particulier que l'ensemble des acteurs se mettent en ordre de marche, alors que trop souvent la responsabilité est reportée sur l'entreprise qui réalise les travaux. Le maître d'ouvrage doit clairement exprimer ses attentes en termes de gestion des déchets. Il doit aussi rédiger des appels d'offres cohérents par rapport à ses attentes. Quant au maître d'oeuvre, il doit d'abord porter une attention particulière au diagnostic déchets obligatoire pour les chantiers de plus de 1.000 m2. Il doit notamment bien séquencer les travaux pour faciliter l'entreposage des déchets en fonction des espaces disponibles. Il doit aussi, en s'appuyant sur le plan d'installation du chantier et le diagnostic déchets, déterminer précisément les aires de stockage et le nombre de contenants nécessaires pour
valoriser un maximum de flux.

Enfin, les prestataires de travaux doivent aussi être sensibilisés au sujet. Un chantier de réfection d'un hôtel a démontré qu'il est tout à fait possible d'atteindre le maximum du potentiel de valorisation des déchets. Des gestes simples ont permis cela : le verre et la moquette n'ont pas été mélangés avec les inertes. En l'occurrence, les ouvriers étaient formés au pré-tri en amont du centre de gestion des déchets, car l'entreprise de démolition et le gestionnaire de déchets étaient une même entité.

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