L'orpaillage illégal diminue légèrement mais reste inquiétant en Guyane. C'est la conclusion tirée des chiffres présentés le 22 juin 2017 par les inspecteurs de l'environnement du Parc Amazonien de Guyane, aux membres du conseil d'administration de l'aire protégée.
A l'occasion des dix ans de la création du Parc Amazonien de Guyane, qui constitue la plus grande aire protégée française et européenne, le bilan présenté par les inspecteurs chargés d'établir des indices d'impacts liés aux chantiers illégaux et à la pollution des cours d'eau, n'est pas vraiment optimiste.
D'après ce bilan relayé par WWF, une baisse de 30% du nombre de chantiers illégaux a été enregistrée. "Cette légère baisse peut s'expliquer par le déploiement de plus d'un millier de patrouilles depuis le début de l'année", souligne l'ONG. Cependant, le nombre de sites d'orpaillage illégaux reste le même qu'en 2008, à savoir, 99.
Pollution mercurielle et espèces menacées
WWF souligne que "l'un des impacts majeurs de l'orpaillage illégal demeure la pollution par le mercure" des cours d'eau. Ce mercure, qui infiltre les chaînes alimentaires, "ont des effets neurotoxiques qui peuvent induire des impacts majeurs sur la santé humaine, allant de troubles nerveux jusqu'à des retards de développement des nouveau-nés", rappelle l'ONG. Un programme de recherche ANR Rimnes coordonné par l'Institut de recherche et développement (IRD) révélait récemment qu'entre 30 et 60% du mercure mesuré dans les sédiments des fleuves orpaillés en Guyane, était lié à l'orpaillage illégal.
Par ailleurs, les dernières études de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) faisaient état de 166 espèces vertébrées menacées en Guyane. L'une des raisons de cette atteinte à la biodiversité étant l'activité d'orpaillage via la pollution des cours d'eau.