Le 19 novembre, le préfet de la région Bretagne recevait les associations environnementales dans le cadre de la concertation pour la préparation du Pacte d'avenir breton. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a en effet demandé le 16 octobre que "les forces vives économiques, sociales et politiques" soient associées à l'élaboration de ce plan, qui doit être présenté d'ici la fin d'année. Des réunions (1) seront donc organisées jusqu'à fin décembre par le préfet de région. Ce pacte doit comprendre trois volets : des mesures d'urgence d'accompagnement des salariés et des territoires, un plan pour l'agriculture et l'agro-alimentaire et un volet de soutien à la compétitivité des entreprises et des territoires.
Concernant le volet agriculture et agroalimentaire, six groupes de travail ont déjà été mis en place : construire un grand plan de modernisation des bâtiments agricoles, accompagner le financement des industries agro-alimentaires (IAA) bretonnes, développer la recherche et l'innovation dans ces industries les IAA, anticiper les mutations économiques dans les IAA et développer la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, améliorer l'adéquation entre produits et marchés et enfin atteindre l'objectif de la double performance économique et environnementale.
Mobiliser les aides européennes pour engager la transition
Seize associations de défense de l'environnement (2) reçues ce mardi ont publié quelques unes des propositions soumises au préfet. Elles concernent l'agriculture, mais aussi la biodiversité et l'énergie.
Sur le premier point, les associations demandent d'agir sur la production et la demande alimentaire, en développant les démarches de valeur ajoutée (notamment l'agriculture biologique) et les circuits courts, en particulier en mobilisant les collectivités locales sur la restauration collective.
Elles souhaitent également que des actions soient engagées sur le foncier agricole. "D'ici 10 ans, 40% des exploitations agricoles de Bretagne vont changer de main. C'est un enjeu énorme pour permettre cette transition agroécologique. (…) La future loi d'avenir devra permettre de développer sur les territoires des politiques d'installation et de reprise des terres qui privilégient des systèmes de production à bas niveau d'intrants mais à haute valeur ajoutée".
Pour financer cette transition, les associations estiment que la région "ne peut se dispenser d'expérimenter la gestion des aides du premier pilier de la PAC" et demandent donc que cette compétence lui soit attribuée. Autres aides européennes à mobiliser : le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), en y intégrant un volet ambitieux sur la biodiversité. "Les associations sont prêtes à contribuer à un programme ambitieux de connaissance, d'intégration, d'ingénierie et d'éducation à la nature dans chaque territoire".
Enfin, selon elles, le Pacte d'avenir doit se conformer aux engagements français en matière d'énergie (facteur 4 en 2050…). "La Bretagne n'a pas réussi à relever le défi de la transition énergétique, elle demeure dans une situation écologique fragile, alors même qu'elle subit ou va subir les nombreux effets liés au dérèglement climatique, au coût de l'énergie…". Les associations demandent donc de fixer comme objectif l'autonomie énergétique des territoires et de prévoir des investissements "considérables" dans la mobilité durable. Pour elles, l'écotaxe tant décriée sur le territoire breton est un "élément incontournable".
