Pour contrer la tendance à la réduction des herbages au profil des grandes cultures, l'agence de l'eau Seine-Normandie lance un nouvel appel à projets dans le cadre de l'expérimentation du régime d'aide de paiement de services environnementaux (PSE). L'objectif ? Mieux protéger les aires d'alimentation de captages en eau potable.
Le dernier état de lieux de l'agence montre en effet que les surfaces en prairies permanentes représentaient 37 % de la surface agricole utilisée en 1970 et seulement 19 % aujourd'hui. Et près de 30% des points de prélèvements en eaux souterraines utilisés pour l'alimentation en eau potable ont des niveaux de contamination en pesticides et/ou en nitrates qui dépassent d'au moins 75 % les normes pour l'alimentation en eau potable.
L'appel d'offres cible les collectivités compétentes pour la gestion d'aires d'alimentation de captages et déjà engagées dans une démarche territoriale (plan d'actions et animation en cours sur l'aire d'alimentation de captage). Il se concentre uniquement sur les prairies qui permettent de répondre aux enjeux de restauration de la qualité de l'eau et des milieux aquatiques et de préservation de la biodiversité. Et il donne une priorité aux aires d'alimentation des captages prioritaires. Doté de 10 M€, il permettra de subventionner à 100 % les actions retenues et à 80 % les études opérationnelles ou l'accompagnement.
Les collectivités ont jusqu'au 16 avril 2021 pour candidater.
Cette expérimentation découle du plan biodiversité, qui prévoit un budget de 150 millions d'euros, mobilisés sur les programmes d'intervention des agences de l'eau, pour valoriser les bonnes pratiques des agriculteurs. Ce nouveau régime d'aide a été accepté par Commission européenne en février 2020.
Début 2020, un premier appel à manifestation d'intérêt a permis de faire émerger 11 projets de territoires. Les collectivités porteuses devraient pouvoir proposer des PSE aux agriculteurs de leur territoire dès l'été 2021