
Un premier parc a été retenu suite à un appel d'offre du gouvernement passé en 2004. Le projet sera situé à environ 7 km au large de Veulettes sur mer en Seine-Maritime sur la Côte d'Albâtre. Avec une puissance totale de 105 MW, il sera capable de produire environ 300.000 mégawattheures (MWh) chaque année, soit l'équivalent de la consommation d'une ville de 150.000 habitants. Techniquement, 21 éoliennes seront implantées tous les 600 mètres en 3 lignes parallèles distantes de 1,6 kilomètres et ancrées à 23 mètres de profondeur en moyenne. Pour que ce projet d'éoliennes en mer soit définitif, il doit obtenir plusieurs autorisations administratives : une concernant la loi sur l'eau, une autre pour la concession d'utilisation du domaine public maritime et enfin le permis de construire. Ces autorisations sont délivrées à la suite d'une étude d'impact et d'une enquête publique. Cette dernière a d'ailleurs débuté le 28 janvier dernier et doit prendre fin le 29 février 2008 inclus. Selon l'Agence régionale de l'environnement de Haute-Normandie, les habitants semblent majoritairement favorables au projet contrairement aux pêcheurs locaux qui y voient une atteinte à leur zone de pêche.
Des problématiques similaires sont actuellement rencontrées par le promoteur d'un futur parc éolien offshore. La société WPD-offshore France envisage d'implanter un parc de 50 éoliennes au large de Port-en-Bessin dans le Calvados. De 5 MW chacune, ces éoliennes seront espacées de 800 mètres les unes des autres mais le lieu précis de leur implantation n'a pas encore été décidé. Attiré par l'un des meilleurs gisements de vent, ainsi que de fonds marins propices à de solides fondations, le promoteur parle d'un parc ambitieux et réaliste : ce parc, d'une capacité de 250 MW serait ambitieux car il pourrait ainsi contribuer à couvrir jusque 70% des besoins de la population du Calvados. Il serait aussi réaliste car la surface délimitée par les éoliennes ne représenterait pas plus d'1% à 2% de la baie de Seine.
A nouveau mal perçu par la communauté de pêcheurs qui y voit une cause supplémentaire à la réduction de leur zone de pêche, le projet n'est encore qu'à la phase de réflexion. Pour mettre toutes les chances de son côté et voir son projet accepté par les administrations locales, le promoteur déclare vouloir prendre toutes les précautions et le temps nécessaires. Pour décider de l'emplacement du parc, un groupe de travail composé de tous les acteurs et notamment des pêcheurs provenant des différents ports de la région a été mis en place. Nous sommes actuellement en pleine concertation du projet avec les pêcheurs qui ont antériorité sur la mer, explique le groupe dans un communiqué. Le groupe de travail a d'abord pour objectif de bien comprendre les implications d'un tel parc pour l'activité de pêche. Etant donné l'espacement entre les éoliennes, certains modes de pêche tels que les casiers, les filets fixes ou les lignes pourraient être autorisés dans le parc. D'autres aspects, tel que l'enrochement et les récifs artificiels que WPD se propose d'implanter au pied des éoliennes ont été plutôt bien perçus. L'autre tâche à laquelle s'est attelé le groupe de travail est de déterminer les zones à éviter et les zones plus favorables. Ainsi, les gisements principaux de coquille Saint Jacques ont d'ores et déjà été écartés, tout comme plusieurs zones bien connues où le chalutage est intense. Dans tous les cas, le promoteur assure d'installer le parc à plus de 8 km de la côte pour limiter l'atteinte au paysage : à 8 km, les conditions météorologiques le rendront le plus souvent invisible, explique WPD.
Pour compenser la perte d'activité que pourrait représenter l'implantation du parc, il est prévu que le promoteur paie une taxe de 30.000 euros par an et par éoliennes qui alimenterait un fond maritime géré par le département soit un total de 60 millions d'euros sur 20 ans pour les communautés locales. Ce fonds permettrait de financer des projets locaux destinés à faciliter la pêche au quotidien. WPD devra également payer une taxe de 30.000 euros par an aux communes concernées.
Dès que la zone la plus favorable sera confirmée, le travail de concertation avec les élus et les populations plus directement concernées reprendra afin de finaliser le positionnement, la forme du parc mais aussi afin de structurer la dynamique économique. Au final, l'objectif du groupe de travail et de WPD est de réaliser un véritable co-développement du parc qui pourra alors voir le jour en 2011.