Si le marché des trains de passagers alimentés à l'hydrogène est en phase de démarrage, ce n'est pas encore le cas de celui des trains de fret, restés pour le moment dans l'angle mort de la décarbonation des transports. Engie et Alstom ont donc annoncé, mercredi 6 avril, la signature d'un partenariat sur la fourniture d'une solution clé en main et compétitive en termes de prix, destinée aux opérateurs et chargeurs européens.
À la fourniture de locomotives Alstom équipées d'une pile à combustible de forte puissance, qui fonctionnera sur les parties non électrifiées du réseau, s'ajoutera la garantie d'une fourniture d'hydrogène renouvelable sans rupture par Engie. À charge pour le producteur de concevoir des solutions logistiques adaptées à chaque besoin.
En effet, la moitié du réseau ferré européen n'est toujours pas électrifiée. Les consommations de gazole des trains de fret peuvent donc s'avérer très conséquentes : de l'ordre de plusieurs centaines de millions de litres par an pour certains. Les partenaires tablent déjà sur plusieurs commandes, pour des mises en service à l'horizon 2025. D'autres pourraient suivre rapidement, puisque la SNCF, qui compte doubler sa part dans le secteur du transport de marchandises en 2030, envisage aussi de bannir l'usage du gazole en 2035. La Deutsche Bahn devrait faire de même en 2040.