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Actu-Environnement

Particul'air : mieux connaître les sources de particules à la campagne

Identifier les sources d'émissions de particules en zone rurale pour mieux lutter contre, tel est l'objectif du programme Particul'air, qui publie ses conclusions ce 28 février. L'agriculture et la biomasse énergie seraient les plus émettrices.

Risques  |    |  S. Fabrégat

Alors que les concentrations de particules dépassent les seuils d'alerte dans de nombreuses régions, l'Ademe publie les résultats d'une étude visant à caractériser les sources d'émissions de ces polluants en zone rurale. Le programme Particul'air, qui a réalisé l'inventaire du niveau de particules (PM10, PM2.5, Benzo(a)Pyrène et métaux lourds) (1) dans neuf villages ruraux français, a permis d'identifier les sources d'émission pour 82 % des concentrations.

Les campagnes de mesures, réalisées entre mars 2009 et février 2010, soulignent l'importance des émissions du secteur agricole pour les particules les plus grosses et du chauffage au bois pour les particules les plus fines. Cependant, "la mesure des particules et du BaP [Benzo(a)pyrene] indique qu'il n'y a pas de problématique de pollution d'ampleur nationale en zone rurale liée à l'utilisation du bois comme source d'énergie, puisque pratiquement tous les sites respectent les valeurs réglementaires définies, à l'exception de Lescheraines (Savoie, 73)", indique l'étude. Les transports routiers ne représentent qu'une faible proportion des émissions de particules fines (10 % en moyenne). Globalement, les taux de particules sur ces sites ruraux seraient influencés par le niveau de fond régional. Pour les 18 % d'émissions restantes d'origine indéterminée, l'Ademe recommande de mener des travaux de recherche complémentaires, notamment pour mieux identifier les émissions de la petite industrie.

Mieux connaître les sources d'émissions

Pour chacune des neuf communes, l'inventaire des émissions a permis d'identifier le secteur d'activité prépondérant dans le rejet de particules. Résultat : "Les concentrations en particules indiquent une relative bonne homogénéité sur l'ensemble des sites malgré leurs fortes disparités liées aux émissions, à la topographie ou à la météorologie". En Rhône-Alpes, Poitou-Charentes et Auvergne, les niveaux en particules sont équivalents à la zone urbaine la plus proches. "Les épisodes sont donc essentiellement gouvernés par des transports à grande échelle avec des influences locales plus ou moins variées comme l'ont montré les comparaisons horaires des concentrations. Les valeurs moyennes par campagne mettent en relief la saisonnalité des mesures sur tous les sites, avec des concentrations plus fortes en hiver liées à l'ajout supplémentaire de la source chauffage et à des conditions climatiques plus défavorables à la dispersion atmosphérique".

L'étude souligne que "le secteur agricole émet en moyenne deux tiers des poussières totales et qu'il rejette principalement des grosses particules (diamètre supérieur à 10 μm), à hauteur de 79 % en moyenne". Le secteur résidentiel, via la combustion de biomasse pour le chauffage, est prépondérant pour l'émission des particules les plus fines.

Des enquêtes locales conjuguées aux mesures ont permis de définir la part du bois consommé en appoint : "Sa prise en compte double en moyenne les quantités de bois consommées, faisant ressortir les lacunes qui peuvent exister sur les inventaires qui ne prennent pas ou mal en compte cette source souvent difficile à estimer. L'enquête locale a également permis d'identifier le type d'appareil utilisé et la qualité du combustible". La biomasse représenterait en moyenne 22 % des émissions de poussières totales, 34 % des émissions de PM10 et 53 % des émissions de PM2,5.

"Enfin, l'industrie, partiellement identifiée sur les communes, peut amener des taux d'émissions de particules non négligeables".

Le cas de Lescheraines : pollution locale et pollution subie

A Lescheraines, la biomasse représenterait 88 % des émissions de poussières totales, 80 % des émissions de PM10 et 82 % des émissions de PM2,5. "La caractérisation chimique des particules sur Lescheraines indique en l'état que la combustion du bois est la principale source des émissions mais n'a pas permis de définir la part de responsabilité entre le secteur industriel et domestique (notamment le chauffage au bois et le brûlage de déchets par l'artisanat et les populations locales)", indique l'étude, qui poursuit : "Ce cas de Lescheraines met en exergue la nécessité de mieux connaître la situation des petits émetteurs industriels, nombreux et disséminés sur le territoire, visàvis du contexte réglementaire des émissions ou en vue d'une action des pouvoirs publiques plus ciblée".

Si la configuration du site, la météorologie locale et les caractéristiques de l'atmosphère au niveau régional contribuent très probablement à l'accumulation significative des polluants émis dans le commune, notamment durant la période hivernale, Lescheraines n'est cependant pas la principale émettrice de particules qu'elle subit. Les caractéristiques de ce site, encaissé au fond d'une vallée savoyarde, posent d'ailleurs la question de sa représentativité par rapport aux sites de même type.

1. Consulter l'étude menée avec le CNRS, un laboratoire universitaire, et 8 associations de surveillance de la qualité de l'air (AASQA)
http://www.buldair.org/sites/default/files/rapport%20PARTICULAIR%20final.pdf

Réactions5 réactions à cet article

La question soulevée par cet article est intéressante. J'aurais seulement apprécié qu'il soit plus clair dans sa transcription des résultats du programme Particul'air : la plus grande partie est incompréhensible.

pinkypage | 05 mars 2012 à 14h54 Signaler un contenu inapproprié

Effectivement cet article n'est pas très clair, il n'est pas non plus très intéressant, il faudrait peut être que les gens se rendent compte que la pollution aux particules (fines ou non), n'est pas due à l'émission de particules "locales"(ni des feux de bois ni des pets de vaches), et que d'autre part dans les zones actives sur le plan émission de polluants, l'idée : "le vent va disperser les polluants"est aujourd'hui particulièrement absurde. Le vent ne disperse plus rien du tout, puisque la quantité de polluants dans l'air est toujours limite du seuil tolérable, et très souvent (beaucoup plus que selon les normes européennes décrites sur le nombre de jours par an en période d'alerte)irrespirable sur une grande partie de la planète qui reste un espace relativement... confiné, finalement...
Ce n'est pas la publicité qui clignote sur mon écran à propos d'une Peugeot hybride, qui va donner bonne conscience aux fabricants auto qui n'ont fait aucun effort pour diminuer les émissions de gaz polluants...
Il y aurait beaucoup à dire...Mais quel intérêt ?!
Cordialement
Yves.

Yves Maciocia | 05 mars 2012 à 15h28 Signaler un contenu inapproprié

Si la pollution émise par la combustion de biomasse reste peu ou prou dans les normes, où et quand pollue-t-elle d'une manière exagérée? Je rappelle les dernières données du CITEPA (citepa.org) pour l'année 2009 dans son rapport SECTEN :
PM10 > bois: 21%, transports: 12% ; PM2,5 > bois: 33%, transports: 13% ;
PM1,0 > bois: 59%, transports: 19% ; HAP > bois: 62%, transports: 26%.
Si les transports sont de gros pollueurs, que dire du bois ? D'autant plus que cette pollution se localise quasi-exclusivement en période hivernale ; il faut y ajouter les brûlages à l'air libre : feux de jardin, feux agricoles.
Selon le CNRS, dans une étude intitulée "Les feux d’hivers sont responsables de la pollution carbonée", 50 à 70% de la pollution carbonée en Europe est imputable à la combustion de biomasse pendant la période hivernale.
Les transports de particules à longue distance concernent avant tout les particules de taille comprise entre 1 et 0,1 micromètre.
Puisque la France semble si vertueuse, nous seraient-elles expédiées par nos voisins européens ? Je pense plutôt que les pouvoirs publics français et l'ADEME nous prennent pour des billes. En 2007, Philippe Richert, président du Conseil National de l'Air, dans un rapport adressé au 1er Ministre, avertissait : "Mais la combustion du bois pollue, cette réalité est méconnue voire occultée en France".
Cf. le Plan particules complet (PDF) intitulé "Le plan particules Des mesures nationales et locales pour améliorer la qualité de l'air".

colibri | 16 mars 2012 à 11h28 Signaler un contenu inapproprié

Selon cette étude, le chauffage au bois est 100 à 700 fois plus polluant que le gaz ou le fioul (p27)!!!

Le chauffage au bois, est une pratique ancienne, qui porte une image naturelle et propre totalement fausse… 90% de ce combustible est gaspillé dans des appareils au rendement médiocre.

La qualité de l’air est un critère déterminant de la qualité de vie.
Selon le programme CAFE (Clean Air For Europe),chaque année, les particules contribuent à la mort prématurée de 380.000 Européens et à la perte de neuf mois d’espérance de vie. Comparativement, dans le même champ d’analyse statistique, 35.000 personnes ont trouvé la mort dans les accidents de circulation, et 500 000 personnes sont mortes de maladies liées à la consommation de tabac !

La biomasse doit être valorisée efficacement et proprement dans des réseaux de chaleur munis de filtres ou par méthanisation. Il est temps d'interdire cette énorme source de pollution.

vade | 17 juillet 2012 à 18h05 Signaler un contenu inapproprié

Les normes françaises sont respectées (page 46), mais pas les normes OMS !
Ces 9 communes rural sont largement au-dessus du seuil de 10 microgrammes par mètre cube recommandé pour les particules inférieures à 2,5 micromètres (dites PM 2,5) par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Les particules les plus fine, sont aussi les plus dangereuse, elles se logent au plus profond de l'appareil respiratoire, provoquant asthme, bronchite chronique ou maladie coronarienne (angine de poitrine, infarctus, etc.).

« Le combustible majoritairement impactant sur les émissions de particules du secteur résidentiel est le bois. Sa combustion représente en moyenne sur l’ensemble des sites plus de 90% des émissions de particules du secteur résidentiel. Ce taux atteint 97% pour les PM2,5. » (rapport « particul’air » page 27).

Malheureusement on ne connait pas la proportion des logements chauffés au bois ! En page 27, le rapport nous donne cependant une piste « l’usage du chauffage au bois en appoint peut atteindre des proportions significatives (jusqu’à 24% des logements) et augmenter jusqu’à 7 fois en masse des émissions de PM10 du secteur résidentiel » ???

Je déduis donc que les logements chauffés au bois sont peu nombreux, ce qui ne les empêchent pas d’être la principale source de pollution ! Et que les niveaux de pollutions qui saturent l'atmosphère sont trop élevées aussi bien à la campagne qu’en ville.

stnas | 18 juillet 2012 à 11h47 Signaler un contenu inapproprié

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