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Particules ultrafines : le trafic routier identifié comme source principale de pollution

Une campagne inédite d'Airparif fait ressortir une pollution aux particules ultrafines plus importante en zone urbaine qu'à la campagne. Elle pointe comme source principale le trafic routier, suivi par le chauffage au bois.

Risques  |    |  L. Radisson
Particules ultrafines : le trafic routier identifié comme source principale de pollution
Actu-Environnement le Mensuel N°422
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°422
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Les particules ultrafines, de diamètre inférieur à 100 nanomètres, soulèvent l'inquiétude des autorités sanitaires. En 2019, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) avait préconisé de cibler ce polluant, ainsi que le carbone suie et le carbone organique, en complément des particules de diamètre supérieur (PM2,5 et PM10), déjà surveillées. Elle avait fait ressortir le lien entre ce polluant et des atteintes respiratoires et cardiovasculaires, des décès prématurés et des effets sur le développement des performances cognitives de l'enfant.

« On s'intéresse de plus en plus aux particules ultrafines qui peuvent être plus petites qu'une molécule d'ADN et entrer profondément dans l'organisme », confirme Karine Léger, directrice générale d'Airparif. L'association agréée de surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France mène, jusqu'en 2024, un programme de surveillance [cofinancé par Airparif, la Métropole du Grand-Paris, la Ville de Paris, l'Agence régionale de santé, la communauté d'agglomération Paris-Saclay et Aéroports de Paris] de ce polluant, afin de mieux le connaître. Le programme est constitué de trois campagnes de mesure : en situation de fond, à proximité du trafic routier, puis à proximité des plateformes aéroportuaires, chacune en périodes hivernale et estivale.

L'association agréée dévoile, ce mardi 1er février, les résultats de la première campagne menée durant trois mois au cours de l'hiver 2020-2021. Destinée à mesurer la pollution de fond, elle a été réalisée sur quatre sites éloignés du trafic : l'un en zone rurale, à Bois-Herpin (Essonne), deux en zones périurbaines, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), et le quatrième en zone urbaine, à Paris-Les-Halles, où Airparif mesure les particules ultrafines en permanence depuis 2019.

Concentrations plus élevées en zones périurbaines

Les résultats de la campagne de mesure montrent une pollution aux particules fines sur l'ensemble de l'Île-de-France, mais avec des concentrations comprises entre 2 700 particules par centimètre cube (pm/cm3) pour le site rural et 9 300 particules par centimètre cube pour la station de Tremblay-en-France. Sur la période étudiée, les deux sites périurbains ont enregistré une concentration plus de trois fois supérieure à celle du site rural. Le site parisien révèle des niveaux bien supérieurs au site rural, mais plus faibles que les stations périurbaines. Ce qui peut s'expliquer par le fait que le premier se trouve dans un jardin alors que les deux autres sont implantés au milieu des habitations. Les concentrations sur la zone urbaine francilienne sont toutefois « conformes aux concentrations observées par les autres réseaux de surveillance français », relèvent les auteurs de l'étude.

L'analyse des niveaux journaliers de pollution montre, quant à eux, des profils « double bosse ». Des pics « caractéristiques de la pollution particulaire urbaine, avec le pic du matin et du soir en lien avec les activités anthropiques et l'évolution des conditions de dispersion atmosphérique », explique Airparif. Là aussi, les pics sont plus importants sur les deux sites périurbains que sur le site parisien. Et aucun pic n'est observé sur le site rural.

Pics matinaux liés aux trafic routier

Après avoir analysé les résultats de mesure selon la taille des particules ultrafines et la temporalité, l'association agréée de surveillance de la qualité de l'air met en évidence les deux sources principales de cette pollution : le trafic routier en premier lieu, sans pointer un carburant plus qu'un autre, suivi par le chauffage au bois. « Une hiérarchie qui n'est pas forcément celle constatée pour les autres types de particules », relève Antoine Trouche, ingénieur chargé de la médiation scientifique au sein d'Airparif.

« Les pics matinaux, non observés le week-end, montrent une forte corrélation avec le carbone suie issu du trafic routier », relèvent les auteurs. La hausse des concentrations constatées le week-end correspond, quant à elle, à une utilisation plus importante du chauffage au bois. La pollution aux particules ultrafines n'est toutefois pas due exclusivement à ces deux sources. L'association agréée en évoque d'autres, liées aux autres modes de chauffage que le bois (gaz, fuel), mais sans doute aussi au trafic aérien.

L'étude a aussi permis de se pencher sur les pics de pollution, qui ont été constatés lors des périodes les plus froides. Les niveaux de particules ultrafines sont alors deux à trois fois plus élevés que ceux de la journée de référence sur les sites urbains, et une fois et demie supérieure sur le site rural. La différence constatée, là aussi, entre les sites périurbains et le site parisien s'explique par la plus grande utilisation du chauffage au bois en zones résidentielles qu'en zone dense urbaine.

Responsabilité des sources urbaines

Conclusions de cette première campagne ? Elle met en exergue la responsabilité des sources urbaines sur le niveau des particules ultrafines relevé en Île-de-France, en particulier la circulation automobile, ainsi que le chauffage au bois lors des périodes les plus froides. Ce qui confirme, sur ce dernier point, l'intérêt du plan d'action lancé à l'échelle nationale par le gouvernement, en juillet dernier, et qui prévoit de remplacer 600 000 appareils de chauffage non performants.

Airparif doit maintenant poursuivre son programme d'étude avec des mesures sur ces mêmes sites, mais en période estivale cette fois. Une période durant laquelle la contribution du chauffage au bois n'a plus rien à voir, mais durant laquelle d'autres sources, comme les épandages d'engrais ou les systèmes de dépollution des véhicules peuvent être à l'origine de particules secondaires.

L'association agréée de qualité de l'air doit également mener à bien les deux autres volets de son programme. La campagne de mesures le long d'axes routiers a été réalisée durant l'été 2021 et est en cours d'analyse. Ses résultats sont annoncés pour le milieu de l'année. La campagne à proximité des aéroports doit, quant à elle, être effectuée l'été prochain.

Enfin, Airparif rappelle qu'elle va mener, en ce début d'année, une campagne plus fine sur la ville de Paris dans le but, là aussi, d'évaluer la variabilité du nombre de particules ultrafines et la contribution des différentes sources, à distance de celles-ci, mais aussi à proximité du trafic routier. La circulation automobile risque de nouveau d'être montrée du doigt.

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