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Pays de la Loire : l'écosystème de l'hydrogène vert se construit

C'est une station-service de nouvelle génération qui vient d'être inaugurée à la Roche-sur-Yon car elle livrera de l'électricité verte, du bioGNV et de l'hydrogène vert à un écosystème de consommateurs très investis. Un modèle appelé à se dupliquer.

Transport  |    |  F. Roussel
Pays de la Loire : l'écosystème de l'hydrogène vert se construit

Ce jeudi 9 décembre, une station-service multiénergie a été inaugurée à La-Roche-sur-Yon, en Vendée, en présence du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et du ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari. Localisée sur un ancien site de production Michelin en reconversion, elle présente la particularité de distribuer à la fois de l'hydrogène vert, du bioGNV et de l'électricité verte. Une première en France, développée sous la houlette du Syndicat d'énergie et d'équipement de la Vendée (Sydev) et de sa société d'économie mixte créée en 2012, Vendée Énergie.

Vers de l'hydrogène vert produit en mer

Si la start-up Lhyfe voit dans cette première station-service la concrétisation de ses projets territoriaux, elle construit d'ores et déjà d'autres briques du système. Côté production, elle vient de s'associer à Doris, société intégrée d'ingénierie et de gestion de projets en pointe dans les développements offshore. Les deux entreprises veulent accélérer leurs travaux autour de la production d'hydrogène offshore afin de lancer la première éolienne flottante à intégrer un système de production d'hydrogène.
L'électricité verte provient de centrales photovoltaïques au sol (sur d'anciens centres d'enfouissement de déchets), en toitures et sur ombrières de parking appartenant à la SEM. Le bioGNV sort des méthaniseurs installés dans les exploitations agricoles du département. Quant à l'hydrogène, il est bien vert, car produit à 60 km de là par l'électrolyseur de la société Lhyfe, raccordé à un parc éolien (propriété de la SEM) depuis septembre dernier. « C'est le symbole des stations-service du XXIe siècle et d'une stratégie vendéenne ambitieuse en faveur de l'émergence de filières d'énergies locales décarbonées. Consommer des énergies renouvelables, c'est capital ; en circuit court, c'est indispensable ! » estime Alain Lebœuf, président de Vendée Énergie et président du conseil départemental.

La flotte de véhicules s'étoffe

Conçue et fabriquée par la société HRS, la station est capable d'assurer le ravitaillement à hauteur de 200 kg/jour. Livré sur place, par un camion roulant à l'hydrogène dans quelques mois, l'hydrogène vert est distribué à des débits adaptés à différents véhicules : véhicules lourds (700 bars), pour le transport de marchandises, de personnes ou encore des bennes à ordures ménagères, mais aussi les véhicules légers (350 bars) à usage intensif. Mais qui seront les utilisateurs ? Ils sont nombreux, ce qui garantit le succès de l'opération.

La Roche-sur-Yon Agglomération vient de mettre en circulation un bus à hydrogène pour son service de transports en commun, Impulsyon, exploité par RATP Dev. Le Département de la Vendée s'est doté d'une Toyota Mira à hydrogène pour les déplacements de son président et s'équipe également d'un camion à hydrogène. La concession Toyota de La Roche-sur-Yon s'apprête à livrer dix voitures Mirai à des particuliers. « La question que l'on nous pose régulièrement est celle de l'œuf ou de la poule, image Matthieu Guesné, président-fondateur de Lhyfe. L'exemple de la mise en place de la filière hydrogène dans la région des Pays de la Loire montre que la solution, c'est de bâtir un premier écosystème pour mettre en adéquation l'offre et la demande et de déployer l'ensemble des éléments dans le même temps : véhicules, sites de production, sites de distribution. »

Au total, une cinquantaine de véhicules lourds, bus, bennes à ordures ménagères, pourront rouler à l'hydrogène renouvelable dans les départements de la Loire-Atlantique, de la Sarthe, de la Vendée d'abord, puis dans d'autres départements français, notamment via le projet VHyGO, qui prévoit le développement d'écosystèmes territoriaux à plus grande échelle en Pays de La Loire, Bretagne et Normandie. « Cette inauguration symbolise l'importance de ce format "hub", qui permet d'accompagner les évolutions de la consommation. En particulier, cette offre multiénergie répond aux besoins de plus en plus diversifiés du transport automobile. En effet, les transporteurs verdissent leur flotte, à travers notamment le GNV, tandis que les automobilistes particuliers se tournent de plus en plus vers les véhicules électriques. Il est à parier que cette station multiénergie est le premier exemple d'un mouvement qui tendra à se renforcer », analyse Clément Le Roy, expert au cabinet Wavestone.

Territoire et start-up : le duo gagnant

Pour que ce projet voit le jour, un investissement de 3,2 millions d'euros a été nécessaire (dont 1,5 million d'aides provenant de l'État, de la Région des Pays de la Loire ainsi que de l'Ademe). Et le Sydev ne devrait pas en rester là. « Si la station de La Roche-sur-Yon est la concrétisation d'un nouveau paradigme énergétique de la mobilité en Vendée, elle ne marque néanmoins que le début d'un projet autrement plus ambitieux sur tout le département, car nous sommes persuadés que le maillage territorial est la clé. Ainsi, rien qu'en 2022, nous ambitionnons de faire sortir de terre deux autres stations ; l'une aux Sables-d'Olonne, l'autre à Saint-Gilles-Croix-de-Vie », détaille Laurent Favreau, président du Sydev.

Ce projet traduit ainsi parfaitement l'approche territoriale plébiscitée par la France dans sa Stratégie hydrogène. Le principe est de travailler à la fois sur des projets de production et des projets de consommation d'hydrogène au sein des territoires. Et, selon le premier « Radar des start-up » du cabinet Wavestone publié fin novembre, les Régions jouent le jeu en appuyant, de façon non négligeable, des start-up. « Certains territoires sont déjà engagés dans des projets d'envergure, d'autres lancent à peine leur démarche. Une chose est sûre, les territoires forment un levier incontournable du développement de l'hydrogène à l'échelle nationale. Les start-up de la filière hydrogène s'insèrent donc naturellement dans ces écosystèmes territoriaux et développent leurs produits dans une approche intégrée », constate le cabinet, sans oublier les grands groupes, qui misent sur la collaboration avec des jeunes entreprises pour accélérer leur transition énergétique.

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