Le charbon continue de s'exporter dans le monde, grâce au soutien des pays riches, Japon et Allemagne en tête. C'est ce que révèle un nouveau rapport (1) , présenté le 24 mai par les ONG World Wildlife Fund (WWF), Natural Resources Defense Council et Oil Change International, à deux jours du sommet du G7 à Ise-Shima, au Japon.
Diffusée à l'occasion de la conférence climatique de Bonn (Allemagne), qui prépare la COP 22 de Marrakech, cette étude estime qu'entre 2007 et 2015, les gouvernements du G7 ont soutenu les exportations de centrales à charbon via leurs agences nationales de développement à hauteur de plus de 42 milliards de dollars, dont 22 milliards pour le Japon.
Au cours de la seule année 2015, les pays du G7 ont encore investi 2,5 milliards dans les mines de charbon, la modernisation des centrales thermiques, l'électrification et la construction de nouvelles unités, alors que plusieurs pays, dont la France, décidaient de restreindre ces financements, et que l'OCDE adoptait une résolution dans ce sens en novembre 2015.
Le Japon continue à investir massivement dans les centrales thermiques, y compris sur son territoire, où 49 unités sont en projet et quatre en construction. L'étude estime que la pollution locale de l'air occasionnée par le charbon a un impact sur la santé humaine et le climat compris entre 3 et 20 milliards de dollars par an.
Le rapport préconise la mise à disposition du public des crédits accordés au charbon via les agences nationales de soutien à l'exportation et les banques, sur une base annuelle, pays par pays, et projet par projet, afin de mettre un terme à l'opacité de ces financements.