Mais désormais, c'est-à-dire par arrêté le 7 août 2007, l'interdiction de consommer et de vendre des poissons du Rhône a été étendue jusqu'au delta du fleuve, après que des études aient révélé la présence de PCB dans celui-ci. Les résultats des prélèvements réalisés sur six espèces de poissons ont en effet montré une contamination allant jusqu'à 59 picogrammes/gramme (pg/g), alors que l'
Les polychlorobiphényles (PCB) - plus connus sous le nom de pyralène - sont des contaminants environnementaux liés à l'activité humaine. Ces molécules ont été utilisées massivement jusque dans les années soixante-dix pour la fabrication des transformateurs électriques, en raison de leur grande stabilité thermique et leurs caractéristiques électriques. Mais ces produits se sont avérés rapidement nocifs pour l'environnement et pour l'homme s'ils sont ingérés régulièrement sur de longues périodes. En effet, s'ils sont insolubles dans l'eau, ils s'avèrent solubles dans la plupart des solvants organiques (dont les huiles végétales), stables et pratiquement pas biodégradables (classés dangereux pour l'environnement), cumulables dans la chaîne alimentaire (concentration dans les tissus vivants), dégradables à haute température en conduisant à la formation de furanes et de dioxines (toxiques et cancérogènes). De ce fait, ces molécules comptent parmi les polluants organiques persistants (POP), dont la production est interdite par la Convention de Stockholm. En France, la commercialisation d'appareils contenant des PCB a été interdite en 1987. Leur utilisation est limitée aujourd'hui et jusqu'en 2010 aux anciens systèmes clos comme les condensateurs électriques et les transformateurs, suite à la transposition d'une directive européenne.
Dès lors, des investigations sont en cours pour déterminer la cause de ces contaminations. À cet effet, le préfet de la région Rhône-Alpes, coordonnateur de bassin, a confié à la DIREN, en lien avec l'ensemble des services de l'Etat concernés à l'échelle locale, l'élaboration d'un programme d'études et de recherche pour comprendre le phénomène de pollution (origine et mobilisation des PCB dans les sédiments), l'incidence des rejets actuels et définir un programme de gestion visant à améliorer la situation. Ce programme devrait être débattu prochainement, avec les élus, les représentants de la société civile et les industriels concernés.
Face à la découverte progressive de l'étendue de la pollution, le 8 août dernier, la FRAPNA (Fédération Rhône Alpes de Protection de la Nature) et
De son côté, le WWF met en cause, le silence apposé jusqu'ici qui fait pressentir le pire sur l'étendue de cette catastrophe écologique. Même si la cause de cette contamination est encore inconnue, le WWF note que l'usine Tredi de Saint Vulbas dans l'Ain est l'une des deux Installations Classées Pour l'Environnement (ICPE) autorisées en France à traiter les pyralènes encore contenus dans les transformateurs. Selon le WWF, l'usine rejette ses eaux usées dans le collecteur public régional et se situe en amont sur l'un des affluents du Rhône.
Pour Bernard Cressens, directeur des programmes du WWF, une véritable gestion des déchets des PCBs nécessite aujourd'hui une prise de décision rapide des pouvoirs publics prenant en compte de manière primordiale les problèmes de santé publique et l'assainissement durable des écosystèmes aquatiques aujourd'hui sinistrés.