Les fédérations FNTR, TLF, Unostra et CSD n'auront même pas eu l'occasion de manifester comme prévu le 13 octobre prochain, le ministère de l'Ecologie vient d'annoncer la suspension "sine die" de la mise en place du péage de transit, la nouvelle version de l'éco-taxe poids-lourds.
La ministre Ségolène Royal, et le secrétaire d'état chargé des transports Alain Vidalies, ont reçu les responsables des fédérations professionnelles de transport routier. Ces derniers ont su les convaincre "des difficultés de mise en œuvre de l'écotaxe, y compris dans la phase d'expérimentation" et de "la nécessité de clarifier les sources de financement de l'usage des infrastructures pour aboutir à un système clair et juste".
Outre la suspension, le gouvernement a décidé de créer un groupe de travail de "co-construction d'une solution". Rappelons qu'à l'origine, l'éco-taxe poids-lourds visait à faire payer aux utilisateurs de la route les frais engendrés pour les nuisances provoquées : bruit, pollution, usure de la chaussée. La "co-solution", si co-solution il y a, maintiendra-t-elle cet objectif ? Réussira-t-elle à dégager suffisamment d'argent pour financer l'Agence de financement des infrastructures de France (Afitf) ? La taxe poids lourds aurait pu rapporter 1,24 milliard d'euros par an à l'Etat, dont 760 millions de recettes nettes pour l'Afitf et 160 millions pour les collectivités.
Ce groupe de travail se mettra en place, la semaine prochaine, avec toutes les parties prenantes. Le gouvernement prévoit aussi d'intensifier la recherche de solutions sur la situation économique et sociale globale du transport routier français, notamment le chantier de la compétitivité, "pour permettre au secteur de préserver ses entreprises et ses emplois".
