Les ministres de l'UE chargés de la Pêche ont trouvé, mardi 14 décembre, un accord (1) sur les possibilités de pêche pour 2022 dans l'Atlantique du Nord-Est, la Méditerranée et la mer Noire. Cet accord fixe les limites de capture pour plus de 200 stocks de poissons exploités commercialement.
Dans le golfe de Gascogne, le Conseil a accepté la réouverture de la pêche à la langoustine, mais a fixé une réduction de 36 % pour la sole. Annick Girardin, ministre française de la Mer, se félicite d'avoir obtenu un quota de 2 436 tonnes pour le bar (2 390 tonnes en 2021), « conforme à l'avis scientifique du Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM) ».
Pour les stocks partagés avec le Royaume-Uni, des limites de capture provisoires, fixées à 25 % des limites de cette année, seront appliquées aux espèces concernées durant le premier trimestre 2022, dans l'attente de l'aboutissement des négociations, toujours en cours à la suite du Brexit.
En ce qui concerne la Méditerranée occidentale, il a été convenu de « réduire de 6 % l'effort de pêche pour les stocks démersaux [qui vivent sur le fond des eaux] conformément à l'obligation légale qui incombe à l'UE d'atteindre le rendement maximal durable pour ces espèces d'ici à 2025 ». Les ministres ont aussi introduit des limites maximales de capture pour les stocks de crevette rouge, de crevette bleue et de gambon rouge, indique le Conseil.
« Cette année encore, malgré des circonstances difficiles, nous avons œuvré en faveur d'une pêche française plus durable. Pour chaque quota, j'ai cherché un équilibre visant à protéger nos entreprises de pêche et nos ressources maritimes », assure Annick Girardin. Un point de vue que ne partage pas France Nature Environnement (FNE), qui pointe le non-respect des recommandations scientifiques du CIEM pour plusieurs stocks, en particulier le lieu jaune dans la Manche, ainsi qu'une transparence minimale sur les négociations avec le Royaume-Uni. « Le bon état écologique des différentes espèces cibles devait être atteint en 2020. Cet objectif est aujourd'hui manqué, puisque seuls 60 % des poissons débarqués en France, sont issus de pêche durable. Suivre les recommandations scientifiques du CIEM doit donc être un impératif pour la France », prévient FNE.