Pour illustrer ce degré d'autosuffisance, la NEF calcule la date à partir de laquelle l'Europe devient importatrice. Pour l'ensemble de l'UE, il s'agit du 9 juillet. Certains États membres n'ayant que peu ou pas d'accès aux eaux de l'UE, tels que l'Autriche, la Slovaquie ou la Slovénie, connaissent évidemment une dépendance à l'égard du poisson plus tôt dans l'année. Mais il en va de même pour certains pays disposant d'un plus grand accès aux eaux communautaires : l'Espagne, le Portugal, l'Italie, l'Allemagne et la France s'approvisionnent tous dans les eaux non communautaires pour plus de la moitié de leurs poissons. ''Nos calculs tiennent compte de l'aquaculture nationale (les élevages de poissons) des pays de l'UE, un secteur en pleine croissance qui a permis de compenser de façon marginale la surexploitation des stocks halieutiques de l'UE, mais n'a pas mis un terme ni renversé la tendance en hausse de dépendance à l'égard du poisson'', explique la NEF.
Pour les deux associations, cette étude démontre qu'une réforme de la politique de pêche de l'UE (PCP) est nécessaire : ''pour transformer la gestion des ressources marines de l'UE, la nouvelle PCP doit fournir un cadre politique qui restaurera les écosystèmes marins à des niveaux viables et elle doit proposer une juste répartition des ressources à l'échelle internationale'', explique la NEF qui propose notamment de réduire la capacité de pêche, améliorer la collecte des informations, la transparence et la communication et donner la priorité aux avis scientifiques pour déterminer les quotas de captures.