"La pêche industrielle réduit des poissons parfaitement comestibles en farines pour les élevages de poissons, de porcs et de poulets", dénonce l'association Bloom dans un rapport accompagné d'une étude scientifique, tous deux publiés ce mardi 14 février.
L'ONG, qui œuvre pour la préservation des océans et la défense d'une pêche durable, dénonce cette "pêche minotière" qui capture les poissons situés en bas de la chaîne alimentaire (sardines, anchois, etc.) afin de les réduire en farines et en huiles alors que 90% d'entre eux sont comestibles.
Cette pêche contribue à la surexploitation des premiers échelons de la chaîne alimentaire "pourtant indispensables aux équilibres océaniques", pointe Bloom. Elle entre, en outre, en concurrence directe avec les pêcheries vivrières locales des pays en développement, constituant "une grave menace pour la sécurité alimentaire".
L'association pointe un cycle de pêche contraire au code de conduite pour une pêche responsable établi par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Elle dénonce également la logique "business" des labels : le label MSC (Marine Stewardship Council) distinguerait 7% de la pêche minotière mondiale tandis que l'aquaculture non durable de poissons carnivores bénéficie du label ASC (Aquaculture Stewardship Council).
Les recommandations de l'association pour remédier à cette surpêche destructrice ? Diminuer notre demande en poissons carnivores d'élevage (saumon, bar, cabillaud), utiliser les poissons sauvages (anchois, sardines, etc.) pour la consommation directe, interdire la certification "pêche durable" pour la pêche minotière, ou encore adopter un texte européen interdisant l'utilisation de farines de poissons dans l'alimentation animale.