Les assouplissements annoncés par la ministre de l'Ecologie début juillet en vue de faciliter les prélèvements de loup n'auront pas suffi à calmer la colère des organisations agricoles. "Nous refusons la cohabitation du loup avec nos troupeaux et demandons des actions concrètes au niveau national comme européen pour une régulation efficace du loup", ont déclaré la FNSEA, l'APCA, JA et la FNO à l'issue d'une table ronde tenue à Manosque le 18 juillet.
"Nous sommes au bout d'un système qui ne marche pas : les plafonds de prélèvement annuels, pourtant si faibles, sont loin d'être atteints !", estiment les organisations agricoles, qui émettent plusieurs revendications. Elles réitèrent tout d'abord leur demande de déclassement du loup vers le statut d'espèce simplement protégée. Mais elles réclament également une série de mesures permettant d'augmenter à court terme les prélèvements : possibilité de prélever des meutes entières, possibilité pour les chasseurs et éleveurs de réguler eux-mêmes le loup, possibilité de tirs hivernaux et de tirs dans les cœurs de parcs.
De son côté, la Confédération paysanne dénonce également l'échec des tentatives de prélèvement de loups par les services de l'Etat, l'insuffisance de la mesure permettant l'intervention des chasseurs et la déconnexion avec le terrain dont témoignent les dernières mesures votées dans le cadre du projet de loi d'avenir agricole. Cette loi "devrait, d'une part, mettre en place un zonage qui reviendrait donc à partager le territoire entre les secteurs « pastoralisme » et les secteurs « loups ». D'autre part, elle devrait faciliter la délivrance d'autorisation de tirs pour les éleveurs. En réaction, les associations demandent à ce que les indices de présence des loups ne soient plus signalés. Comment imaginer protéger les troupeaux dans ces conditions ?", s'indigne le syndicat agricole.
Assouplissement des modalités de prélèvement
Deux arrêtés publiés début juillet donnent la possibilité de porter à 36 le nombre maximal de loups pouvant être tués sur la période 2014-2015 et augmente le nombre de départements où les prélèvements peuvent être effectués. Le 4 juillet dernier, Ségolène Royal a également annoncé, à la veille d'un déplacement dans les Hautes-Alpes, la modification en cours de consultation d'un projet d'arrêté afin d'assouplir les modalités de prélèvement de loups "là où l'intensité et la récurrence des dommages à l'élevage le justifient".
"Quand on sait que les changements intervenus dans ce projet concernent l'extension à tous les départements d'un dispositif d'autorisation de destruction du loup au cours de battues de chasse, dispositif prévu à l'origine pour être expérimenté dans 57 communes de quatre départements, on saisit l'importance de la modification", avait réagi France Nature Environnement (FNE) dans la foulée.
