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Actu-Environnement

La performance énergétique des bâtiments commencerait-elle à influencer le marché de l'immobilier ?

L'arrivée des diagnostics énergétiques et des certifications environnementales commence tout juste à impacter le marché de l'immobilier. Cette tendance, difficile à quantifier aujourd'hui pourrait prendre de l'ampleur dans les années à venir.

Energie  |    |  F. Roussel
   
La performance énergétique des bâtiments commencerait-elle à influencer le marché de l'immobilier ?
   
Depuis une dizaine d'années, le propriétaire qui vend son logement a l'obligation de fournir à l'acquéreur plusieurs documents visant à caractériser son bien : présence ou non d'amiante, de termites, de plomb, norme électrique et, depuis novembre 2006, la performance énergétique du logement via un diagnostic, le DPE. Ce document décrit les principales caractéristiques du bâtiment et ses équipements thermiques, estime la consommation annuelle d'énergie et de son coût, classe la consommation au m2 selon le principe de l'« étiquette énergie » (échelle de A à G), et indique en parallèle la quantité de CO2 émise du fait de cette consommation, avec un classement selon une « étiquette climat ». Des recommandations y sont jointes pour maîtriser les consommations d'énergie, en particulier les travaux qui pourraient être réalisés pour améliorer la performance énergétique du bâtiment ou du logement.

“ Le DPE est entré rapidement dans les mœurs, les acheteurs le réclament et les résultats ont parfois de l'incidence sur les décisions d'achat ” Maître Bazaille
Près de quatre ans après la création de ce DPE, les professionnels de l'immobilier constatent que ce document a pris de l'importance au même titre que les diagnostics amiante, termite ou encore plomb. ''Le DPE est entré rapidement dans les mœurs, les acheteurs le réclament et les résultats ont parfois de l'incidence sur les décisions d'achat'', explique Maître Bazaille du cabinet de notaires Bazaille-Bonamour. ''Lorsque le DPE est négatif, cela interpelle l'acheteur et bien souvent ce dernier envisage de faire des travaux. Les devis sont un prétexte à la négociation. Le DPE peut donc avoir indirectement une incidence sur les prix'', ajoute-t-il.

Mais cette influence est encore difficilement quantifiable. Pour les experts immobiliers de la FNAIM, il est encore trop tôt pour constater un impact des normes environnementales sur la valeur immobilière : ''il manque 900.000 logements en France donc pour l'instant il n'y a pas de décote sur les biens moins performants'', explique Patrick Siksik, expert de la FNAIM spécialiste des logements. ''La différence de prix dépend surtout de la distance du bien par rapport au centre-ville et pas encore de la performance énergétique'', ajoute-t-il. La tendance est la même pour les bureaux : ''même les immeubles haussmanniens très consommateurs d'énergie se vendent mieux'', note Stéphane Imowicz, président adjoint de la FNAIM.

Les certifications environnementales de type Haute Qualité Environnementale ou les labels de performance énergétique comme le label Bâtiment Basse Consommation (BBC) ne provoquent pas non plus de décote notable sur les prix ou sur les loyers : ''les bâtiments certifiés HQE semblent se louer plus vite mais il est encore difficile de déterminer l'impact de la présence ou l'absence de certification sur le prix'', constate Denis François, de la FNAIM. Le faible nombre d'immeubles certifiés explique sans doute ce manque de recul.

Mais cela pourrait vite évoluer d'ici quelques années. Selon une enquête de l'ADEME réalisée en 2009, 70 % des notaires et des agents immobiliers considèrent que le critère de performance énergétique prendra du poids. Le DPE est en effet appelé à prendre de l'importance et devrait faire son apparition de manière systématique sur les annonces immobilières à partir du 1er janvier 2011. Un bonus sur les transactions immobilières « vertes » est également à l'étude dans le cadre du plan bâtiment Grenelle. Il vise à donner un avantage compétitif aux logements « verts » sur le marché immobilier. Sans oublier la prochaine Réglementation thermique et l'arrivée du Bâtiment Basse Consommation dans les standards de construction à compter de 2011 pour les bâtiments publics et tertiaires et 2013 pour les autres bâtiments.

Réactions9 réactions à cet article

Peut mieux faire

Il reste deux choses à améliorer dans le DPe pour qu'il devienne réellement un outil fiable :
1 - nettoyer la profession des diagnostiqueurs. On a certifié à tour de bras pour répondre à la demande, avec des critères de qualification très faibles. Il faut malheureusement le reconnaitre : la plupart des diagnostiqueurs ne comprennent rien à la maitrise de l'énergie, leurs diagnostics relèvent plus du pifomètre à silex que de l'évaluation énergétique.
2 - Le DPE doit être réalisé par une personne indépendante. Or à ce jour, c'est le vendeur (l'agence immobilière) qui commande le DPE. Et elle n'a aucun intérêt à dévaluer un bien. Il y a donc une pression très forte sur les diagnostiqueurs pour limiter les dégâts ("si vous me faites des étiquettes trop basses, je fais appel à votre concurrent"). Je n'ai pas à ce jour la réponse évidente à cette question. Mais plusieurs pistes existent.

Armand | 18 juin 2010 à 22h04 Signaler un contenu inapproprié
Re:Peut mieux faire

Je suis d'accord
A noter que le DPE est devenu opposable, ce qui devrait effectivement faire un peu de tri chez les diagnostiquer du moindre effort et donc du "choix par défaut" dans les logiciels ...

chocard | 22 juin 2010 à 13h29 Signaler un contenu inapproprié
Un pas en avant, deux en arrière ?

Le DPE amoindri

Lu ce jour à propos de la dernière mouture qui sera présentée par le Parlement les 28 et 29 juin prochains :
"Les parlementaires ont jugé inopportun de rendre obligatoire la mise à disposition du dossier de diagnostic de performance énergétique dès la mise en vente, en assortissant cette obligation d'une sanction pénale. Le DPE ne sera par ailleurs pas opposable au vendeur."
On fait donc machine arrière ?

vanessa | 24 juin 2010 à 10h51 Signaler un contenu inapproprié
Un peu de logique

Une chose amusante : celui qui a une maison mal isolée mais qui ne se lave pas à une consommation en kW/m2 plus faible que celui qui a une maison normalement isolée mais dont les membres de la famille prennent une douche tous les jours.
Inclure le chauffage de l'ECS est une aberration surtout si on ne tient pas compte du nombre de personnes vivant sous le toit.

legrandnord | 24 juin 2010 à 18h09 Signaler un contenu inapproprié
Et si les prix de l'énergie étaient à jour!!!

Bonjour,

Bien d'accord avec vous, le DPE a été confié à des personnes qui ont des notions en thermique du bâtiment et en amélioration de la performance énergétique plus qu'approximatives, et sont plus promps à faire plaisir à leur commanditaire, quel qu'il soit... Ceci dit, les prix de l'énergie sont toujours bloqués sur le 15 aout 2006, certains données concernant la conductivité thermique des matériaux sont très approximative, voire fausse (laine de bois chez FAUCONNET par exemple), vous pouvez très difficilement intégrer un mur composite, ... Mais tout le monde s'en fout! A qui profite le crime? Qu'es-ce qu'on va bien pouvoir nous opposer dans ces conditions?

Fab09 | 24 juin 2010 à 18h25 Signaler un contenu inapproprié
Ne pas se tromper de performance énergétique

Le DPE qu'il soit "bien" ou "mal" fait, n'a que peu d'importance. Il est surtout utile à la sensibilisation des acheteurs pour les amener à réfléchir sur le couts de fonctionnement de leur logement.
Parlons maintenant de l'article précisant que les logements hausmanniens (collectifs) passoires énergétiques (du centre ville) se vendent aussi bien qu'une maison individuelle BBC (loin du centre ville) de campagne : la performance énergétique globale d'une famille ne doit elle pas prendre en compte ses besoins en transport ? Le calcul énergétique global (et non sur des ratios) de ses 2 cas pour une famille pourrait être très surprenant...

GREENEO | 01 juillet 2010 à 15h46 Signaler un contenu inapproprié

J'ai fait faire un DPE pour un studio (construction de 1978, donc après le choc pétrôlier, J'ai eu un classement F comme une maison plus ancienne. Et bien sûr le gars ne m'a pas donné le classement de suite, je ne l'ai su que lorsque j'ai reçu les papiers, et que bien sûr je m'étais soulagé de 250 euros....

Le conso estimée par ce DPE est de 439 kWh/m2/an CLASSE F.
Il y a un chauffage électrique et un petit chauffe eau électrique de 30 litres, et deux plaques électriques pour cuisiner ainsi qu'un micro onde et cafetière, téléviseur..

La conso maximale sur les 3 dernières années en électricité pour tous les appareils a été sur l'année de 3050 kw pour 21 m2 ce qui fait 145 KWH/m2

Donc on passe de 439 kw/m2 d'après le DPE à 145kwh/m2 dans la vraie vie c'est à dire que la conso réelle est UN TIERS DE LA CONSO REELLE.

Oui, oui, je dis bien 1/3. Voilà comment on vous dévalorise un logement tout en vous prenant 250 euros.
On marche sur la tête.

Paul | 28 novembre 2010 à 18h18 Signaler un contenu inapproprié

NE VOUS FIEZ PAS AU BILAN THERMIQUE;
Si vous achetez ou si vous louez, ne vous fiez pas avoeuglément au DPE, car c'est fait au pifomètre, donc soit vous risquez d'être agréablement surpris en ayant un DPE mal classé, mais en réalité votre conso réelle en vous chauffant normalement, sans gaspillage, votre conso peut être un tiers ou même un quart de celle annoncée, et correspondre jusqu'à 3 lettre au dessous.

Mais tout aussi bien avec un logement récent et bien classé, vous pouvez vous retrouver avec une conso bien supérieure et même deux ou trois fois supérieure à celle annoncée.
D'où cela vient-il ??? L'isolation à priori est bonne, mais on n'y est pas dedans, on n'a pas vu à la construction s'il ne manquait pas de l'isolant et qu'on a laissé du vide... pas vu pas pris, même si cela reste rare.
Mais il y a aussi les VMC qui aspirent de la même façon dans un studio que dans un F4, donc on imagine... et ceci sans parler des petits malin qui bouchent leur VMC, ce qui fait que le moteur très puissant situé dans les combles de l'immeuble va aspirer bien plus fort chez les autres...
aspiration trop forte = gaspillage d'énergie.

Un repère : si le bilan thermique a été demandé par un particulier, il va être dans le premier cas : évalutation de la conso très largement majoré.

S'il a été demandé par une agence, cela risque d'être le contraire. Estimation sous évaluée.
Une entreprise de diagnostic a besoin de travailler, elle ne peut pas trop "saquer" une agence qui lui amène du travail en permanence, sinon l'agence va aller voir ailleurs;

DANS LE POST PRECEDENT, il faut lire :
LA CONSO REELLE EST A PEINE 1/3 DE LA CONSO ESTIMEE DU DPE;

Paul | 29 novembre 2010 à 13h41 Signaler un contenu inapproprié

Est que Paul ne confondrait pas
-Modélisation thermique et consommation énergétique réelle ?
-Bilan thermique avec contrôle de cohérence sur les consommations énergétiques réelles et Diagnostic de Performance Énergétique (outil permettant de comparer les logement entre eux sur une même méthode et indépendamment des habitudes de consommations) ?

Enfin, est ce que Paul, ne confondrait pas le kWh d'énergie primaire / m²/an et le kWh d'énergie finale /m² /an ?

Ceci pourrait expliquer l'écart important entre la modélisation "DPE" et la réalité, car en hiver le locataire de Paul doit faire tourner l'équivalent de 3 chaudières à gaz pour chauffer son logement à ... l'électricité.

GREENEO | 29 novembre 2010 à 18h33 Signaler un contenu inapproprié

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