L'ONG Générations Futures a recherché 200 molécules avérées ou suspectées perturbatrices endocriniennes (PE) sur les cheveux (1) de sept personnalités de l'écologie. Il s'agit du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, de la députée PS et ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho, de l'eurodéputé écologiste José Bové, du photographe Yann Arthus-Bertrand, de la journaliste Marie-Monique Robin, de la navigatrice et présidente de l'ONG WWF Isabelle Autissier, et de l'ancien envoyé spécial pour la planète du Président de la République Nicolas Hulot. L'association a dévoilé le 23 février les résultats des analyses (2) , réalisées par un laboratoire spécialisé, qui ont porté sur quatre familles de PE : bisphénols, phtalates, PCB (polychlorobiphényles) et pesticides (insecticides, fongicides ou herbicides).
Sur toutes les molécules recherchées, entre 36 et 68 ont été retrouvées par personnalité. Les concentrations totales vont de 9.031 picogrammes de substance par milligramme (pg/mg) de cheveux à 158.643 pg/mg.
Trois personnalités avaient du bisphénol A dans les cheveux et tous les sept avaient du bisphénol S. Le nombre de phtalates et métabolites de phtalates retrouvés va également de 8 à 11. Les concentrations vont de 3.635 pg/mg à 156.994 pg/mg de cheveux. Entre 9 à 25 pesticides ont aussi été détectés chez chacun d'eux avec des concentrations entre 5,6 et 5.367 pg/mg de cheveux. "La majorité des pesticides retrouvés sont des produits d'usage agricole mais les concentrations les plus importantes proviennent d'usages non agricoles (exemple allethrine, permethrine et à un moindre degré fipronil et propoxur)", souligne le rapport de l'ONG.
Enfin, entre 14 et 30 PCBs ont été retrouvés selon les échantillons. Les concentrations totales de PCB vont jusqu'à 153,7 pg/mg de cheveux.
"Bien que cette enquête repose sur un échantillon non statistiquement représentatif, elle vise à éclairer les questionnements que nourrissent le public et notre organisation sur la présence de résidus de perturbateurs endocriniens dans l'environnement, l'alimentation et nos organismes", souligne le rapport.
Le 28 février, la Commission européenne soumettra une nouvelle fois au vote sa définition des PE. "Nous demandons instamment à tous les gouvernements nationaux de rejeter la proposition de la Commission européenne (…) dans sa forme actuelle et insistons sur des changements majeurs pour veiller à ce que les PE avérés, probables ou présumés (…) soient identifiés comme tels et donc interdits d'utilisation", a déclaré François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.