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Perturbateurs endocriniens : cent scientifiques dénoncent une Commission soumise au lobbying des industriels

Gouvernance  |    |  G. Krempp

Mortels et sujets à l'action des lobbyings, perturbateurs endocriniens et cigarettes se confondraient presque. "La manipulation de la science concernant les effets de la fumée du tabac a coûté des millions de vies", rappelle le collectif de scientifiques signataires d'une tribune intitulée "Perturbateurs endocriniens : halte à la manipulation de la science". Publié mardi 29 novembre dans le journal Le Monde, le texte dénonce l'absence d'actions préventives des Etats face aux perturbateurs endocriniens et les "graves conséquences pour la santé des populations et l'environnement". Or la Commission européenne est sur le point de détricoter le règlement de 2009 du Parlement européen sur les perturbateurs endocriniens.

Les élus européens s'étaient accordés sur l'interdiction a priori de ces produits chimiques qui inondent notre milieu de vie. Détergents, pesticides, équipements électroniques ou cosmétiques pouvaient seulement contenir les perturbateurs endocriniens dont l'innocuité était scientifiquement avérée. Aujourd'hui, de telles précautions ne semblent plus d'actualité. Le projet de règlementation de l'exécutif européen se fonde sur une conclusion de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) selon laquelle "les perturbateurs endocriniens peuvent […] être traités comme la plupart des substances [chimiques] préoccupantes pour la santé humaine et l'environnement". D'après une enquête du journaliste du Monde Stéphane Horel, la Comission s'appuie ainsi sur une idée rédigée avant même que les recherches de l'Efsa ne commencent. Délivrée en mars 2013, les conclusions de l'autorité européenne contiennent en effet cette phrase d'ores et déjà présente dans un courriel envoyé en décembre 2012 aux experts mandatés par l'Efsa. L'auteur de l'enquête estime donc que le projet règlementaire de la Comission constitue "un déni de l'état de la science". D'autres critiquent le non-respect du choix politique du législateur.

Le groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates a ainsi demandé à l'exécutif de "respecter à la lettre le vote du Parlement européen de 2009". De même, les ONG se sont saisies de la tribune pour rappeler l'ampleur du phénomène. Pour rappel, une équipe de chercheurs de l'université de New York a estimé les dégâts pour la société à plus de 157 milliards d'euros par an pour le seul continent européen. Par voie de communiqué de presse, le Réseau Environnement Santé (RES) soulignait plutôt les conséquences sanitaires. Il a repris la longue liste des pathologies énumérées dans la tribune des scientifiques (cancers du sein, du testicule, de l'ovaire ou de la prostate, troubles du développement du cerveau, diabète, obésité, non-descente des testicules à la naissance, malformations du pénis et détérioration de la qualité spermatique). Le président du RES, André Cicolella, a ainsi enjoint "les candidats aux élections présidentielles à s'engager sur le principe d'une loi de santé environnementale."

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