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Actu-Environnement

Pesticides : le Gouvernement remet en cause le retrait du S-métolachlore, probable cancérigène

Risques  |    |  L. Radisson

« Je viens de demander à l'Anses une réévaluation de sa décision sur le S-métolachlore, parce que cette décision n'est pas alignée sur le calendrier européen et qu'elle tombe sans alternatives crédibles », a déclaré le ministre de l'Agriculture aux congressistes de la FNSEA, le 30 mars, rapporte l'AFP.

L'Agence de sécurité sanitaire (Anses) avait annoncé, le 15 février dernier, la procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore. Une substance que l'Agence européenne des produits chimique (Echa) a proposé de classer comme cancérogène probable en juin 2022.

Dans le cadre d'une expertise sur le risque de contamination des eaux souterraines par cette substance, l'Anses a en effet établi que les concentrations estimées de trois de ses métabolites étaient supérieures à la limite de qualité fixée par la législation européenne. « Le S-métolachlore est l'une des substances actives herbicides les plus utilisées en France (…). Lors des contrôles des eaux destinées à la consommation humaine, les métabolites du S-métolachlore ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité », rappelait l'Agence.

« Monsieur le Président, comment est-il possible - le même jour - de plaider pour une nouvelle économie de l'eau et de remettre en cause la décision de retrait du S-métolachlore par l'Anses justifiée par le risque de métabolites dans les nappes phréatiques ? » s'est indigné sur Twitter le député socialiste Dominique Potier. Emmanuel Macron présentait effectivement dans le même temps son plan d'action pour « une gestion résiliente et concertée de l'eau » au bord du lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes).

Derrière cet épisode se pose la question de l'indépendance de l'Anses vis-à-vis du pouvoir politique. « Il s'agit ni plus ni moins que de mettre en cause l'indépendance et le travail scientifique et règlementaire de l'Agence pour lui demander d'obéir à un ordre politique », dénonce l'association Générations futures. « Il faudra redonner tout son poids à la décision politique », a au contraire réclamé la présidente de la FNSEA dans son discours de clôture en présence du ministre. « Un avis de l'Anses est un avis scientifique. L'analyse bénéfice/risque au regard de la souveraineté alimentaire revient au ministre : c'est à vous qu'il revient de préserver nos capacités de production », l'a apostrophé Christiane Lambert.

Réactions3 réactions à cet article

Surtout ne rien faire qui puisse contrarier les intérêts défendus par la FNSEA .

sirius | 03 avril 2023 à 12h17 Signaler un contenu inapproprié

Où l'on mesure à quel point le ministère de l'agriculture et son ministre sont des marionnettes de l'agrobusiness et se contrefoutent de la santé des citoyens. Car seule compte pour eux la santé pécuniaire des actionnaires de grands groupes de l'agro-industrie (souvent il y a bien longtemps d'aimables coopératives de cultivateurs, reprises en main par des financiers qui ont parfaitement compris tout l'intérêt du ruissellement de la PAC...).
Afin de réellement protéger le citoyen et l'environnement, l'UE doit donc désormais conditionner l'octroi des subsides de la PAC à l'aptitude, attestée et objectivement mesurée, de chaque État membre à scrupuleusement respecter les engagements européens communs en matière de transition écologique. Mon petit doigts me dit qu'alors, la France - État voyou factuellement en matière de transition écologique - perdrait subitement sa place de premier bénéficiaire de la PAC. Gageons alors que le ministère de l'agriculture se trouverait ainsi tout aussi subitement une passion dévorante pour l'agroécologie... !

Pégase | 03 avril 2023 à 22h27 Signaler un contenu inapproprié

Le Canard enchaîné avait montré il y a quelques années comment les ministres de l'agriculture devaient préalablement être adoubés par la FNSEA avant d'être nommés. A cet entretien d'embauche aussi discret qu'incontournable, M. FESNEAU a du éblouir Mme LAMBERT ! Et preuve est ici faite qu'il continue de toute évidence à donner de sérieux gages de parfaite loyauté envers l'industrie agro-chimique, quitte à ridiculiser le discours au même moment du Président de la République sur l'eau (un effet boomerang du fameux "en même temps", sans doute...) et à passer par pertes et profits la bien accessoire protection de la santé de ses concitoyens.
Une question brûlante me taraude : un serviteur aussi zélé de l'agrobusiness se verra-t-il récompensé à sa juste valeur ? La suite de son parcours professionnel sera certainement très instructive à ce sujet !

Pégase | 03 avril 2023 à 22h36 Signaler un contenu inapproprié

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