
L'analyse des 74.305 échantillons issus de près de 350 types d'aliments différents a permis de détecter 374 pesticides différents, dont 72 dans les seules céréales. 25 % des échantillons contenaient en outre plusieurs molécules.
L'utilisation de produits phytopharmaceutiques pour protéger les végétaux contre les effets des organismes nuisibles peut notamment engendrer la présence de résidus dans les produits traités, chez les animaux nourris avec ces produits et dans le miel produit par les abeilles exposées. Afin de protéger la santé des consommateurs, les Etats membres de l'Union européenne (UE) ont défini des Limites Maximales en Résidus (LMR) retrouvés sur ou dans les produits alimentaires.
D'après les résultats de l'unité en charge de l'examen des évaluations des risques liés aux pesticides (unité PRAPeR de l'EFSA) sur les 29 États, 96% des échantillons analysés étaient conformes aux LMR légales. En revanche, 4% ont dépassé ces LMR, contre 5% en 2006.
La France mauvaise élève de l'Europe
En France, en 2007, ce sont 7,6 % des échantillons qui dépassaient les LMR contre 6 % l'année précédente. Première consommatrice de pesticides en Europe et quatrième au niveau mondial après le Brésil, les Etats-Unis et le Japon, la France est le plus mauvais élève de l'Europe. Pour les céréales, l'EFSA indique que 8,16% des céréales analysées en France dépassaient ces LMR en 2007 (contre 1,37% pour l'UE) ! De même, si le pourcentage de fruits, légumes ou céréales contenant plusieurs résidus à la fois a légèrement diminué dans l'UE, en France le nombre d'échantillons contenant plusieurs résidus a fortement augmenté de 25,8% en 2006 à 32,75 % en 2007.
L'EFSA précise toutefois que la présence de pesticides dans l'alimentation - et même le dépassement d'une LMR - n'entraîne pas nécessairement de problème du point de vue de la sécurité des aliments. Cependant, pour le MDRGF (Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures), ce rapport se caractérise par une certaine opacité : ainsi on ne sait pas exactement quel pourcentage des échantillons analysés dans le cadre des plans de surveillance contiennent des résidus de pesticides et combien n'en contiennent pas.
Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) souligne par ailleurs que la France conserve sa place de mauvaise élève par rapport à ses voisins européens et rappelle les données publiées en janvier dernier par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ce sont en 2007, 52,1% des fruits et légumes analysés en France qui contenaient des résidus de pesticides (45% en 2006) et 52,5% des céréales. Le même rapport de la DGCCRF montrait que la proportion des dépassements de LMR dus à des usages interdits de pesticides était passée de 19,8% en 2006 à près 39% en 2007 ! Il est plus urgent que jamais de mettre en oeuvre les décisions du Grenelle de l'environnement pour aboutir rapidement à une réduction de 50% de l'usage des pesticides..., a commenté François Veillerette, Président du MDRGF.
Rappelons qu'aux termes du plan Ecophyto 2018 décidé par l'ancien ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, le secteur agricole doit (enfin) réduire si possible de 50% dans les 10 ans l'utilisation de pesticides.