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Actu-Environnement

Pesticides : le vin est loin d'être épargné !

Selon une étude menée par les associations du Pesticides Action Network Europe, la grande majorité des vins d'Europe ainsi que ceux produits dans le reste du monde contiennent des résidus de pesticides, à l'exception des vins… bio. Détails.

Agroécologie  |    |  C. Seghier
   
Pesticides : le vin est loin d'être épargné !
   
Alors que depuis le 20 mars dernier, des associations, des collectivités, des jardineries, et des agriculteurs organisent dans le cadre de la Semaine sans pesticides, des actions variées visant à promouvoir des alternatives à ces substances chimiques, une étude menée par les associations du Pesticides Action Network Europe (PAN-Europe), soutenue par le groupe des Verts au Parlement européen et dont fait part le MDRGF, montre que la grande majorité des vins d'Europe ainsi que ceux produits dans le reste du monde contiennent des résidus de pesticides.

L'étude a porté sur l'analyse de 40 bouteilles de vin rouge produits en 2002 en provenance de France, d'Autriche, d'Allemagne, d'Italie, du Portugal, d'Afrique du sud, d'Australie et du Chili. 34 vins étaient issus de l'agriculture conventionnelle, et 6 de l'agriculture biologique.

Les résultats de la campagne d'analyses montrent que l'ensemble des vins conventionnels étaient contaminés par des résidus d'en moyenne 4 pesticides différents, les plus contaminés en contenant jusqu'à 10. Si les limites maximales autorisées n'ont jamais été dépassées, l'étude précise cependant qu'il n'existe pas de limites spécifiques et que les limites maximales autorisées se réfèrent à celle du raisin qui sont très élevées. En outre, les niveaux de contamination observés dans le vin sont considérablement plus élevés que les niveaux tolérés pour les pesticides dans l'eau puisqu'on a trouvé dans certains vins testés des quantités jusqu'à plus de 5.800 fois supérieures aux Concentrations Maximales Admissibles autorisées par pesticide dans l'eau du robinet, note le MDRGF.
Des résultats qui ne semblent finalement pas très étonnant dans la mesure où, dans le cadre de ses attributions et indépendamment de cette étude du PAN-Europe, le Cemagref (Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement) avait déterminé que si la culture de la vigne couvrait un peu moins de 3% de la surface agricole utile de la France, elle consomme 20% des produits phytosanitaires employés en agriculture !

Dans ce contexte, l'étude établie naturellement que les vins biologiques analysés ne renferment quant à eux pas de résidus de pesticides à l'exception d'un seul échantillon dans lequel a été trouvé un résidu en quantités dite faible. Le MDRGF l'explique par les dérives des pulvérisations en provenance des parcelles voisines. Il est grand temps, conformément aux décisions du Grenelle, que la viticulture réduise sa consommation de pesticides pour réduire l'exposition des consommateurs en privilégiant les techniques alternatives aux pesticides, souligne dans un communiqué F. Veillerette, Président du MDRGF et administrateur du réseau PAN-Europe.

Rappelons que cette étude survient alors que le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, a annoncé le 14 janvier dernier le lancement d'un programme doté de 900.000 euros, pour financer des projets innovants en matière de réduction des produits phytosanitaires en viticulture. Ce programme s'inscrit dans les objectifs fixés suite au Grenelle de l'environnement, de réduire 50% l'usage des pesticides si possible dans un délai de 10 ans. Cet appel d'offre concernera trois axes de recherche : les nouvelles modalités pour l'application des traitements phytosanitaires, le matériel végétal résistant aux bio-agresseurs (analyse du génome de la vigne et étude des possibilités de résistance aux maladies) et l'anticipation des conséquences du changement climatique sur la protection de la vigne dans les divers terroirs. L'appel à projets élaboré et géré avec le Cemagref, s'adresse aux organismes de recherche et aux instituts de développement-recherche ainsi qu'aux PME qui interviennent en appui aux exploitations viticoles.

Dans le prolongement des décisions prises à l'issue du Grenelle de l'environnement, Michel Barnier, avait installé le 15 novembre dernier, le comité d'orientation du plan de réduction de l'usage des pesticides. Ce plan de réduction comporte deux volets : le retrait du marché dans les meilleurs délais au regard des solutions alternatives existantes, des produits contenant les 53 substances actives les plus préoccupantes, dont 30 avant la fin 2008 et l'élaboration d'un plan de réduction de 50% de l'usage des pesticides dans un délai de dix ans, si possible. Un groupe d'experts composé d'une quinzaine de personnes est chargé de formuler des propositions d'action sur les thématiques suivantes : définition d'indicateurs précis et consensuels pour assurer le suivi, évaluation des marges de progrès sur les substances et itinéraires techniques, mobilisation de la recherche, du développement et du transfert des méthodes alternatives et des systèmes économes en pesticides, formation des agriculteurs à l'utilisation des pesticides et professionnalisation des métiers de la distribution et du conseil phytosanitaire autour d'un objectif de certification et renforcement des réseaux de surveillance sur les bio-agresseurs et sur les effets non intentionnels de l'utilisation des pesticides avec une mise en transparence de la connaissance.

Notons encore qu'au niveau communautaire, dans le cadre de la refonte de la réglementation concernant la mise sur le marché et l'utilisation des pesticides dans l'Union européenne, la Commission a rejeté le 11 mars la proposition du Parlement d'étendre la liste des substances interdites d'utilisation dans la production de pesticides.

Réactions16 réactions à cet article

Normal

Il n'y a pas de raison que le vin échappe à ce fléau sanitaire.
Cependant :
- Dans un contexte de surproduction, il peut paraître intéressant de réduire l'emploi de pesticides, ce qui devrait réduire les rendements. C'est peut être une alternative à l'arrachage de vignes qui apparaît aussi inéluctable face à une concurrence planétaire.
- De la même manière la réduction des exportations en serait la conséquence.
- Ce qui ne ferait que réamorcer la spirale vertueuse écologique : réduction des élongations, moins de transports, moins de consommation de pétrole, moins de réchauffement climatique, et moins de pesticides dans les eaux.
- De la même manière d'autres pans de l'agriculture pourraient s'y intéresser.

René-Pierre | 27 mars 2008 à 11h24 Signaler un contenu inapproprié
Jouissez du Vin en toute santé

Je suis une convaincue du bio depuis ...18 ans et j'en ai 43.

Je vous conseille un petit traité de bonheur poétique et sensuel pour pas un rond - je l'avais acheté 5 € l'année dernière- , une jouissance des termes et des arômes à la lecture même, de la poésie pour une non-amatrice comme moi:

"Guide Solar des vins bio" d' Evelyne Malnic, Valérie de Lescure - journaliste dégustateur-, et Georges Lepré-maitre sommelier-.
Au éditions Solar .

Ce petit bouquin classe par régions viticoles et par appellation,caractéristiques du domaine, dégustation,l'accord gourmand, le prix.

L'introduction vous met en bouche et vous explique de façon didactique ce qu'est un vin bio, un vin cultivé de façon biodynamique...

Vous serez surpris du nombre de viticulteurs qui font de l'excellent vin bio dans votre région ...!!

Melanie | 27 mars 2008 à 12h27 Signaler un contenu inapproprié
Et les autres boissons ?

Très intéressant à savoir !
Mais qu'en est-il des jus de fruits ? du cidre ? et autres boissons ?

Célestin68 | 27 mars 2008 à 21h30 Signaler un contenu inapproprié
Re:Et les autres boissons ?

Que croyez-vous qu'il en soit ???

Alors même que plusieurs fois dans l'année UFC Que Choisir et le WWF et le MDRGF mettent en évidence des traces systématiques et souvent au dessus des normes autorisées de pesticides et fongicides dans les fruits de consommation courante - non biologiques pour lesquels les tests sont aussi pratiqués, avec un sans faute-, pensez vous que les pesticides disparaissent par l'opération du pressage ou de la fermentation dans les "jus" finals???

Les jus biologiques sont plus concentrés en sucre- trop à mon goût - et en nutriments -comme les fruits dont ils sont issus - moins naturellement plein de flotte- dans les fruits d'origine conventionnels, il y a plus d'eau - mais vous en buvez moins car ils sont naturellement plus concentrés .

Ou buvez de l'eau ...et encore, les lieux de captage ne sont pas toujours si éloignés des plantations de céréales conventionnelles- aux pesticides-.

Le thé, et les tisanes c'est pas mal,c'est de l'eau mais avec un goût différent ....

Melanie | 28 mars 2008 à 09h43 Signaler un contenu inapproprié
pestiside

que pensez vous que l'on va faire contre les pestisides dans le vin fait on une liste vins conserné!!!

mlolo | 30 mars 2008 à 23h26 Signaler un contenu inapproprié
le soufre, le sulfate de cuivre, et l'alcool

J'ai lu avec attention l'étude publiée par le mdrgf. Je suis stupéfait de ne pas y voir de recherche de résidus de Cu et Soufre dans les vins et en particuliers ds les vins bio. J'habite en Champagne, où la somme des masses de CuSo4 déversées depuis l'arrivée du Mildiou doit représenter 0,3 Kg par m² dans les plus vielles parcelles.
En zone viticole, aucune source à l'aval des vignes n'est propre à la consommation .
Pire, dans l'étude, est la recherche de lien entre les pertes de potentiel intellectuel et l'usage des phytos par les ouvriers de la viticulture. Dans ce cas il n'est pas fait mention des effets de l'alcool sur les capacités du cerveau!
Entre des litres d'alcool pur consommés et des mg de phytos absorbés, l'etude voudrait nous faire croire que ces derniers seraient responsables de la réduction des capacités intellectuelles des gens!
Ce n'est pas sérieux!
Ph L

espritdelaruche | 03 avril 2008 à 09h08 Signaler un contenu inapproprié
Pesticides et cancer

Je vis dans une petite commune viticole de Gironde. Beaucoup de "jeunes" viticulteurs" sont atteints de cancer et décèdent avant l'âge de 60 ans. A quand une étude sérieuse sur le lien pesticide/cancers chez les vignerons ?
J'ai travaillé en saisonnier dans un chai pendant les vendanges et j'ai dû consulter après l'apparition de multiples plaques rouges sur tout mon corps. Diagnostic du médecin : le raisin ! Et il a ajouté : "et pourtant vous l'aimez le vin !" J'ai changer illico de praticien !

ANOCLETE | 03 avril 2008 à 10h59 Signaler un contenu inapproprié
Sans pesticide, pas de vin en 2007

Sans fongicide, il n'y aurait pas eu de vin, ni de pommes de terre d'ailleurs en 2007 du fait des attaques de mildiou. D'ailleurs beaucoup de bios ont demandé des dérogations pour utiliser des "pesticides", et ils ont bien fait sinon ils auraient tout perdu. Pourquoi n'avoir pas expliqué à vos lecteurs ce que sont les Limites Maximales de Résidus ? Pourquoi ne pas avoir repris le communiqué des viticulteurs européens ?
Ce serait pourtant digne d'une actualité professionnelle....
PS : la charte concernant l'absence de publicité ne semble pas s'appliquer aux livres bios qui sont abondamment recommandés dans les messages... AMis lecteurs, je vous recommande donc le site agriculture-environnement.fr pour vous faire une idée différente de l'actualité agricole

Benito69 | 03 avril 2008 à 11h09 Signaler un contenu inapproprié
Re:Sans pesticide, pas de vin en 2007

Ce n'est pas le fait que quelques viticulteurs bio ont eu des problèmes de mildiou qu'il faut généraliser à l'ensemble des viticulteurs car dans mon secteur les bios étaient (et j'en fais partie) plus vigilants et non pas eu de problèmes (pas moins de récolte et de qualité que l'année précédente..)contrairement à un de mes voisins qui a trop fait confiance aux molécules systèmiques et qui n'a rien récolté .Alors comme tu l'a fait si toute la production avait été chimique cela aurait été la cata...!
Les LMR (Limites maximales de résidu) sont souvent dépassée en fruits et légumes et les produits devraient être retiré de la vente ce qui n'est pratiquement jamais le cas ..!à méditer par les consommateurs effectivement...
Ce serait encore plus digne d'une actualité professionnelle transparente...!

JP | 03 avril 2008 à 20h34 Signaler un contenu inapproprié
Re:le soufre, le sulfate de cuivre, et l'alcool

La réponse est simple vous confondez toutes les molécules récentes qui sont de synthèse est qui plus est sysrèmique qui rentrent dans le végétal et les molécules anciennes qui se contentent d'étre a effet de contact (qui ne rentrent pas dans le végétal) et qui par conséquent sont lessivées par la pluie et que l'on ne retrouvent pas lors d'annalyses (surtout quelles sont utilisées pour la photosynthèse enn tant que micronutriments même pendant la vinification .Une remarque quant à l'utilisation du cuivre par les bio c'est en quantité très limitée qu'il est utilisé (6kg/ha/an de cuivre métal) )cela correspond approximativement à un seul traitement pour les conventionnels si on se rèfère à la dose d'utilisation marquée sur le sac de bouillie bordelaise)
En bio quant à l'accumulation dans les sols elle n'a pas lieu étant donné la faible quantité qui correspond à l'utilisation par la plante (300kg /ha de cu pour 50 ans dans un horizon de 30cms ce qui correspond à 3000000kg de terre soit 0.1gr /kg de terre en 50 ans ...)
Le cahier des charges bio protège des excès cités...

JP | 03 avril 2008 à 20h52 Signaler un contenu inapproprié
Re:Normal

René Pierre :Entièrement d'accord avec toi très bonne analyse que je fais aussi sur mon domaine :on va commencer à utiliser la cuvée 2007 pour le vrac alors qu'en chimie dans la même région ils ont des stocks de plusieurs années ...
Et je neme plains pas , je ne fait pas appel aux aides du contribuable...!

JP | 03 avril 2008 à 20h59 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Sans pesticide, pas de vin en 2007

Ce que je reproche à ActuEnvironnement, c'est l'absence d'esprit critique et le parti pris : les Limites Maximales de Résidus n'ont sans doute même pas été dépassées dans les vins testés mais PAN Europe ne le dit pas... Du coup, ils font la comparaison avec la norme pesticides dans l'eau potable or si on passe le vin dans ce tamis, le vin n'est évidemment pas potable et puis on n'en boit pas comme de l'eau, c'est normal que pour l'eau les normes soient beaucoup plus basses..... De toute façon je me suis désabonné aujourd'hui, j'ai trouvé une information plus neutre et de meilleure qualité dans le JDLE.
Pour ce qui concerne les dépassements de LMR, l'information est disponible sur http://ec.europa.eu/food/fvo/specialreports/pesticides_index_en.htmet 5% des échantillons en moyenne dépassent les LMR dans la dernière enquête, c'est exactement ce qu'a retrouvé le PAN dans ses analyses. Quel scoop !!
Votre proposition de gestion des dépassements des LMR par retrait des autorisations de mise sur le marché est ridicule, il faut simplement respecter les doses et les Délais Avant Récolte. C'est comme si vous disiez aux conducteurs pris à 135 km/h sur l'autoroute qu'on va retirer toutes les automobiles du marché...
Pour terminer, mon propos n'était pas de généraliser mais de montrer que les produits phytosanitaires ont des bénéfices réels. En 2007, les fabricants de fongicides de synthèse anti mildiou ont été en rupture de stock et des producteurs bios ont été contraints de demander des dérogations pour les utiliser afin de ne pas perdre leur production de l'année. La prophylaxie, le cuivre, le purin de prêle et d'ortie les éliciteurs (acide salicylique et autres tisanes de saule...) n'ont pas suffi et en agriculture conventionnelle, les anti mildiou de synthèse n'ont pas non plus suffi dans certains cas. Il est donc nécessaire de protéger la vigne que ce soit en bio ou pas, le viticulteur doit avoir le droit de choisir ses outils que ce soit du cuivre ou des fongicides de synthèse (souvent les deux d'ailleurs) sans subir l'oppobre de journalistes et d'ONGs qui n'ont jamais mis un pied dans une parcelle de vigne. Sinon, celà entretient la parano et la peur permanente, ça pousse les gens vers l'hygiénisme et ça va finir par tuer notre culture du vin et de tout ce qui contient un peu d'alcool... Attention au retour de bâton

Benito69 | 03 avril 2008 à 22h27 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Sans pesticide, pas de vin en 2007

Bonjour Actu-Environnement n'est pas là pour vous dire ce que vous devez penser de tel ou tel mais bien de vous apporter des infos pour le faire. Vous pouvez ne pas être d'accord avec cette étude, auquel cas, le forum est là pour vous exprimer. Par contre n'attendez pas de nous que dès qu'une étude vous paraisse bancale, nous la passions sous silence ou que nous la "demontions".

Cordialement

David Ascher

David Ascher | 04 avril 2008 à 09h59 Signaler un contenu inapproprié
Re:Sans pesticide, pas de vin en 2007

pas de vin en 2007
sans pesticide, même si cela aurait été vrai
n'aurait pas été un catastrophe!
Il n'y a pas de déficit de vin dans le monde, que je sache

Plus de pesticides par contre ne semble pas souhaitable de nombreux points de vue, et à long terme
Il y a déjà trop de poisons divers partout

Il y a aussi suffisament d'évidences qui montrent en quoi ces poisons ne sont absolument pas indispensables pour nous nourrir

xav | 04 avril 2008 à 14h50 Signaler un contenu inapproprié
Re:Pesticides et cancer

Il existe une étude médicale française, remontant à trois ou quatre ans sur les cancers et malformations des testicules chez les viticulteurs (à l'époque deux cents cas recensés) et le rapport faisait le rapprochement avec les produits systemiques dont les molécules se fixent dans le sang, en passant par la peau. Cette étude avait été publiée en partie par le Quotidien du Médecin, me semble t'il

VINOIDES | 24 avril 2008 à 11h25 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
5800 fois plus de pesticides dans le vin que dans l'eau du robinet.

alice | 22 décembre 2011 à 12h29 Signaler un contenu inapproprié

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